NewB: ceci n’est plus une banque

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NewB: Ceci n'est plus une banque, photo Pixabay

Cette fois-ci, cela sent vraiment le sapin pour NewB la banque verte/engagée/autrement. Incapable de lever les 40 millions de fonds nécessaires à son augmentation de capital, NewB s’est tournée vers les acteurs institutionnels pour éviter la sortie de route et même là, ça coince.

NewB: La banque autrement? Non, politiquement !

Qu’ils sont loin les tweets dégoulinant d’un enthousiasme – souvent faussement -béat des débuts. Rappelez-vous toutes ces personnalités, ces politiques, ces cautions  scientifiques  qui vous ont fait de lourds appels du pied pour vous inciter à mettre votre pièce dans le panier de quête de NewB. Le député européen Larrouturou ; van Ypersele, notre gloire belge du Giec ; l’économiste de tous les plateaux, Etienne de Callataÿ ; des élus écolo du circuit court comme Wert à Ixelles  ou l’échevin Antoine Bertrand de Woluwé Saint-Pierre ont tous mouillé leur chemise pour inciter, voire contraindre, la population à financer NewB. En effet, lorsqu’un élu engage de l’argent public, il va le chercher dans la poche de ses administrés, y compris ceux qui ne l’ont pas élu.

Quand le politique cite l’académique pour inciter à l’investissement dans une banque surréaliste

Depuis longtemps, le profil wokiste de NewB et de ses nombreux relais dans le monde politico-médiatique ont interpelé B-Mag. En 2020 déjà, un article mettait en doute la viabilité d’un tel organisme bancaire. Nous avions promis à l’époque de revenir au chevet de la banque malade. Maintenant qu’elle entrée en soins palliatifs, nous n’avons pas raté ce RV. NewB aurait pu être une pyramide de Ponzi comme une autre. Mais ses liens avec le monde politique donnent une autre dimension à cet échec. Ce n’est pas la chute d’une banque qui est en jeu, mais celle d’un système. Ce n’est pas que de l’argent qui va s’évaporer, mais une stratégie et même une vision du monde.

Antoine Bertrand, échevin écolo, à qui NewB a offert son plus grand rôle de bonimenteur

NewB,  au départ, c’était une coopérative wokiste qui s’en sortait plutôt bien. NewB transformée en banque n’a pas été en mesure de séduire des clients. Visiblement,  la décroissance n’a pas fait recette. Elle peut tout juste nourrir quelques campagnes qui s’apparentent à du crowd funding et qui mobilisent des sympathisants à la cause. Pas plus. Ce n’est pas avec cela qu’on devient un opérateur bancaire crédible qui génère la confiance et draine des clients.  Même à coup d’incantations…

Journaliste à probable tendance écologiste, spécialiste de l’économie collaborative, en plein exercice de collaboration

Aujourd’hui, dans l’un de ses derniers soubresauts, NewB se tourne à nouveau vers des actionnaires institutionnels. Mais l’enthousiasme n’y est plus. La crise énergétique et la remontée des taux d’intérêt semblent avoir ramené à la raison une partie de la classe politique qui sent qu’elle n’a plus les coudées aussi franches pour dilapider l’argent de ses contribuables. C’est ce qui pousse aujourd’hui le MR à s’opposer à l’injection d’un million par la Région bruxelloise.  Sous la pression de l’écologiste Trachte, le gouvernement vient en effet de promettre cette somme pour renflouer NewB. Quand on aime, on ne compte pas…

La chute d’une banque ou d’un système?

Néanmoins, à l’aube de ce qui sera l’une des pires crises économique et sociale de l’Histoire, la classe politique sera contrainte de se montrer plus prudente, plus humble et moins dispendieuse face à une population qui ne lui pardonnera aucune erreur d’investissement avec l’argent qui lui est ponctionné.

Dans ce contexte, NewB ne pourra pas continuer bien longtemps à trouver du bois de rallonge auprès du secteur public. A brève échéance, ceux qui ont investi dans NewB devraient donc avoir des sueurs froides.

L’Université Catholique de Louvain a-t-elle suivi les bons conseils de son personnel?
Plumés aussi, les Scouts?

A terme, l’échec de NewB aurait pu ne pas être le signe de la défaillance du système bancaire et se limiter à illustrer le fourvoiement de quelques bobos. Mais ces derniers se comptent tout de même par centaines de milliers. Plus inquiétant, c’est l’ensemble de la planète finance qui s’est laissé corrompre, à des degrés divers, par le wokisme et la décroissance. En réalité, de très nombreux projets auxquels participent bon nombre d’organismes financiers sont aussi utopiques que la « vision » de NewB.

Et pour voir la vidéo de ce qui n’est pas le sketch d’un eurodéputé, c’est par ici

NewB est un avorton dont la disparition devrait nous faire sérieusement réfléchir sur le bien fondé de nos choix stratégiques, à commencer par le Green Deal poussé par l’UE, pour ne pas dire imposé par von der Leyen. Or, tout ce que les écologistes ont porté depuis des années se transforme aujourd’hui en échec cuisant. L’inflation et la remontée des taux ont ce don magique de révéler la stupidité qui se cache dans les projets qui passaient pour  brillants derrière leur emballage cousu de l’air du temps. Si pour NewB, tout est flagrant, avec d’autres banques, cela prendra un peu plus de temps.

Tiens, mais qui va financer Elia dans son projet d’Île – énergétique – Princesse Elisabeth au large de nos côtes ?  

En attendant, clap de fin pour la nouvelle banque belge qui aura contribué à redorer le blason surréaliste de notre petit royaume en ces temps où le réel est si morose. Pop corn pour les uns et Kleenex pour les autres…

T. H.