Elon, Pavel, Mark et les autres : les milliardaires de la tech au chevet de la liberté d’expression ? (MàJ avec communiqué de Pavel Durov)

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Robin des bois
Les milliardaires de la tech peuvent-ils sauver la liberté d'expression? image Pixabay

Depuis des semaines, le monde numérique et les réseaux sociaux subissent une incroyable pression de la part des autorités. X, Meta, Telegram font désormais l’objet de mesures de rétorsion totalement assumées par des pays comme la Grande-Bretagne, la France ou le Brésil. Plutôt que de céder, Elon Musk a choisi de résister. Dans la foulée, d’autres tycoons du numérique ont été brutalement plongés dans la tourmente.  

Censure, la tentation totalitaire des démocraties en perdition

Nos social démocraties se décrédibilisent chaque jour en adoptant des postures de plus en plus mafieuses. « Tu fais gentiment ce qu’on te dit et on en reste là. Sinon on va te tomber dessus avec des règlements taillés sur mesure». Voilà en substance ce que l’on apprend de Mark Zuckerberg quand il explique comment l’administration Biden-Harris l’a contraint d’invisibiliser sur Facebook et d’autres outils du groupe Meta certaines réalités gênantes de la biographie du fils Biden ou les ratés de la gestion du Covid 19. Subitement, voilà nos vertueux dirigeants, sponsors – avec l’argent du contribuable- des équipes officielles de « fact-checkers » qui officient dans la presse subsidiée pris en flagrant délit de désinformation. Les fake news ? Ils s’en chargent.

Avant l’aveu du patron de Meta, Elon Musk avait déjà dénoncé le chantage honteux des exécutifs qui entendent façonner l’information pour qu’elle leur soit favorable. Après avoir tenu tête à Bruxelles, le « milliardaire-lanceur d’alerte »  a récemment eu droit à un courrier personnalisé du Commissaire Breton. Le but était de l’intimider avec le Digital Security Act (DSA) en invoquant des “contenus qui encouragent la haine, le désordre, l’incitation à la violence ou certains cas de désinformation” juste avant son interview inédite de Donald Trump sur X. Désavoué par la Commission qui a pris ses distances avec cette missive non avalisée par von der Leyen, le Commissaire Breton a aussi reçu une volée de bois vert du Congrès américain. Ce dernier l’accuse d’ingérence dans le processus électoral qui désignera le 47e président des Etats-Unis.

Et c’est bien de cela dont il s’agit. La pierre angulaire de toutes les manœuvres qui visent à contrôler les réseaux sociaux depuis ces derniers mois est à rechercher du côté de la possibilité d’une réélection de Donald Trump. Pourquoi ? Parce qu’il est devenu le rempart qui protège le 1er amendement de la Constitution des USA, celui qui consacre la liberté d’expression. Aux Etats-Unis, c’est une liberté fondamentale et sanctuarisée. Néanmoins, comme le montrent les agissements de l’administration Biden-Harris à l’encontre des réseaux sociaux, pour les Démocrates, ce n’est plus un droit sacré. L’hypothèse d’un retour de Trump hystérise le camp démocrate, celui du mondialisme, à un niveau probablement jamais atteint. Il a tant à perdre…  

Le bilan des social démocraties est catastrophique. Leur niveau d’endettement est insoutenable. Chaque jour, depuis de décennies, des sommes faramineuses sont englouties pour financer des politiques suicidaires sur le plan migratoire, énergétique, sécuritaire ou sanitaire. Une part grandissante de la population réalise qu’au bout, il y a le mur. Elle voit aussi que le jeu politique est fermé, pour ne pas dire pipé. Aux USA, les lois électorales posent question. En Europe, il faut aussi compter avec l’équation des cordons sanitaires. Elle a pour but d’exclure d’office certains partis et de prolonger artificiellement des coalitions de perdants. Ce « tue-la-politique » venu de Belgique est désormais copié en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, … . Face à la menace d’une perte de contrôle incarnée par l’élection de Trump, encore possible avec un scrutin majoritaire, les élites en place s’accrochent. Prêtes à tout, y compris au pire, elles musèlent la liberté d’expression. Contenir les critiques. Faire taire les opposants. Sous couvert d’éradication de la haine, elle édictent ce qui est interdit… Etrangement, ces interdits épousent le discours des opposants. Bienvenue dans la case prison !

Elon Musk, un tournant prométhéen

En Grande-Bretagne, l’attaque au couteau de Southport par un mineur d’origine rwandaise qui a coûté la vie à trois enfants a créé une onde de choc. Elle s’est propagée avec une facilité déconcertante sur un terrain social en proie à l’exaspération. Trop de frustration, d’appauvrissement, de privation et d’humiliation culturelle pour des populations déclassées.

Et ce n’est qu’un début. Au lieu d’entendre ce grognement d’un peuple décidé à montrer les dents, le gouvernement Stramer -à peine formé- a choisi de le mettre en cage en optant pour la dérive totalitaire et en s’attaquant aux réseaux sociaux, X en particulier. Le pays compte aujourd’hui des milliers de prisonniers politiques. A tel point qu’il a fallu libérer des « droit commun » pour faire de la place … Lorsque le patron de X a tweeté sa critique acerbe mais lucide des agissements du gouvernement britannique de nature à plonger le pays dans la guerre civile, un cap a été franchi. Depuis lors, la liberté d’expression est devenue le concept à abattre. Le monde se divise désormais entre ceux qui la défendent et ceux qui la combattent, ouvertement… ou pas.

Au départ, rien pourtant ne prédisposait Elon Musk à croiser le fer avec des gouvernements. Longtemps, il a entretenu d’excellentes relations avec ce type de partenaires institutionnels. C’est ce qui lui a permis de bâtir très rapidement un empire : Paypal, Space X, Tesla, Starlink, Neuralink, Twitter/X..… Et ce n’est pas fini. De la culture anglo-saxonne, il a certainement  tiré le culte du Free Speech qui lui permet aujourd’hui de s’auto-définir comme « un absolutiste de la liberté d’expression ». Victime de la dérive wokiste qu’il tient pour responsable du changement de sexe de l‘un de ses fils, il s’exprime sur ce douloureux  événement des 2022 en partageant publiquement sa désapprobation et son désarroi. Petit à petit, il découvre qu’il est malvenu, voire répréhensible, même pour l’homme le plus riche de la planète, de critiquer ouvertement la doxa wokiste. Ensuite, ce sont probablement des qualités humaines qui ont forgé le personnage qu’il est en train de devenir. L’entrepreneur s’est mué en philanthrope. Le milliardaire met ses ressources à disposition de ses contemporains pour améliorer leur condition de vie. Pas en leur donnant de l’argent comme le font la plupart des mécènes. Non, lui a choisi de leur faire cadeau d’un espace de liberté pour pouvoir échanger sans entraves. Il a mis 44 milliards en jeu pour acheter Twitter et le restituer à ses utilisateurs, tous ses utilisateurs !  Car il faut souligner un point essentiel : malgré tous les griefs qu’il nourrit à l’encontre de la sphère wokiste, celle-ci n’a pas été bannie de X ! Lorsqu’il a racheté Twitter en 2022, ce n’était pas pour museler les bienpensants, mais au contraire pour réhabiliter la voix de leurs opposants. C’est un concept de liberté, inclusif, sans soustraction. Ceux qui en 2024 veulent la peau de X le font pour réduire des voix au silence. Il s’agit de tuer la pensée en faisant la guerre aux mots. Tous les coups sont permis et le front est planétaire.

C’est une question de survie pour les ennemis de la liberté qui nous gouvernent. Et ce n’est pas Mark Zuckerberg à la tête du groupe Meta mis sous pression par l’administration Biden-Harris qui démentira. On peut sérieusement craindre le pire pour le 1er amendement si Harris passe.

Le dernier épisode en date, l’interdiction de X au Brésil, n’est qu’une réplique supplémentaire du séisme planétaire qui secoue le camp mondialiste. Toujours cette volonté de censurer, de couper la parole à l’opposition et les oreilles à ses auditeurs : 8000$ d’amende par jour pour celui qui sera pris avec un VPN pour contourner la censure qui frappe X ! Alexandre de Moraes, le super-juge brésilien parti en croisade contre Musk ne fait pas dans la bossa nova. Non, il laisse apparaître tout le potentiel tyrannique du régime de Lula.

La guerre des milliardaires

X n’est pas le seul dans le viseur. L’arrestation de Pavel Durov, fondateur de Telegram à la descente de son jet au Bourget s’inscrit dans le droit fil des déboires d’Elon Musk.. On l’accuse d’être responsable de la montée du terrorisme et de la prolifération de la pédophilie sur le net, rien de moins !  A peine libéré (sous caution et inculpé), Pavel Durov devra, lui aussi, faire face à l’Union européenne qui entend lui appliquer les règles très contraignantes du DSA. Celles-ci s’appliquent aux réseaux qui comptent plus de 45 millions d’utilisateurs en Europe. Voilà désormais les fonctionnaires européens réquisitionnés pour traquer les comptes des utilisateurs et les consigner dans de jolis tableaux Excel. Tout cela pour satisfaire les penchants totalitaires du Commissaire Breton.

En France, CNews, C8, Cyril Hanouna son animateur phare, et de façon plus large l’ensemble des organes de presse financés par Vincent Bolloré subissent des attaques similaires à celles qui visent Elon Musk. Dans l’Hexagone, c’est l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) qui passe la bride aux animateurs. Et ils le lui rendent parfois très bien comme ici dans « L’hymne à l’Arcom »

La censure ne sévit pas que sur le plan numérique. Gardons en mémoire les entraves qui se sont dressées pour empêcher la tenue de la Natcon à Bruxelles en avril dernier. La conférence qui a réuni à des pointures comme Viktor Orban et Nigel Farage a eu toutes les peines du monde pour être maintenue. Le MCC qui l’organisait a dû introduire une procédure en urgence devant la cour constitutionnelle pour «empêcher l’annulation.

La guerre contre la liberté d’expression est ouverte. Elle fait rage dans l’ensemble du monde occidental et elle promet d’être totale.

Qui sont les belligérants ? Quelles sont les forces en jeu ?Quelle issue à ce combat ?

Les événements s’enchaînent à un tel rythme qu’il est difficile d’évaluer avec exactitude la ligne de front. Après des années passées à avaler des couleuvres institutionnelles, qui aurait imaginé que Mark Zuckerberg finirait par cracher le morceau ? Comment se sent-il après ce coming out ? Plus proche d’Elon Musk et de Pavel Durov ou au contraire admiratif des basses œuvres du Commissaire Breton après avoir développé un syndrome de Stockholm? L’avenir nous le dira.

Même si la plupart des acteurs voudraient pouvoir échapper à cette guerre et continuer à commercer sans prendre position, il sera très difficile de ne pas choisir son camp. L’élection de Trump en novembre prochain constitue une étape importante sur le plan politique. Mais les Français, comme les Américains ou les Britanniques savent mieux que quiconque que rien n’arrête l’exaspération populaire et qu’elle peut facilement déborder du cadre politique. Il semble que rien ne puisse désormais rétablir durablement la paix sociale sans l’assentiment des opinions publiques. Maquiller les attentes profondes des peuple, les travestir, n’y changera rien.

Ce que l’on voit se dessiner, c’est un affrontement qui opposera des forces « progressistes », impopulaires et incarnées par des élites à un camp conservateur porté par une base qui n’a plus grand chose à perdre. Depuis que des milliardaires s’investissent pour donner une chance aux seconds de se faire entendre, on peut espérer que la confrontation se joue « à la loyale », c’est-à-dire sur le terrain politique, dae manière civilisée.

Parmi ces milliardaires qui donnent le ton, il y en a un dont on sait où il se situe. Soros, est l’alpha et l’omega du wokisme. C’est lui qui depuis des décennies formate le paysage politique de l’Occident à l’aide de sa constellation d’associations et de son argent qui finit par irriguer toutes les strates de la presse officielle. Voilà des décennies qu’il gangrène nos démocraties en leur inoculant le gène de l’auto-destruction. Cependant, en 2024, il pourrait finalement avoir trouvé un opposant de taille en la personne de l’homme le plus riche du monde.

Les mauvaises langues de la BBC avancent que la capitalisation de X qui était de 44 milliards lors de son rachat par Elon Musk aurait fortement diminué depuis que des sociétés comme Disney, Apple ou Unilever ont boycotté X pour y mener leurs campagnes publicitaires.

La motivation d’Elon Musk est-elle bien là? A-t-il racheté X pour gagner plus ? Tout porte à croire au contraire que le milliardaire le plus disruptif de la planète a pris le contrôle de Twitter pour sanctuariser le Free Speech : racheter la liberté d’expression pour la restituer à sa communauté. Affranchir ses membres du joug de la censure. Si tel est bien le cas, la BBC rate sa cible. C’est un peu comme si faisant le bilan de la carrière de Robin des Bois, elle lui reprochait de ne pas avoir gardé le magot du Prince Jean. Chose qu’un organe de presse aux ordres comme la BBC ne peut pas concevoir, ici, le trésor à redistribuer à la population, ce sont des parcelles de liberté. Et ça, ça vaut tout l’or du monde. Même pour un milliardaire.

Finalement, il y a du monde au chevet de la liberté d’expression. Du plus riche au moins riche, tout le monde -libre- a y gagner.

T.H.

MàJ: Communiqué posté par Pavel Durov sur X concernant les poursuites dont il fait l’objet en France (06/09/24 11:16 AM)

T.H.