L’Organisation pour la prohibition des armes chimiques (OPCW) a rendu ce 2 octobre deux rapports d’enquête en lien avec deux accusations d’utilisation d’armes chimiques (du chlore en l’occurrence) le 24 novembre 2018 à Alep (Syrie) et le 1er août 2016 à Saraqib (Syrie) par les forces armées de Bachar el-Assad. Les accusations avaient été lancées entre autres par les controversés « Casques Blancs », organisation autoproclamée de protection civile oeuvrant dans les territoires syriens tenus par les rebelles et autres djihadistes de l’Etat islamique.
Des grands titres tapageurs…
Ces accusations avaient été relayées et amplifiées par tout ce que le monde occidental compte d’organisations humanitaires, accusant Bachar el-Assad de crime de guerre, malgré les enquêtes en cours et l’absence de preuves. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe s’est engouffrée dans la brèche le 28 juin 2019 en votant une résolution condamnant l’usage d’armes chimiques à Alep par les forces syriennes le 24 novembre 2018.
Les rapports de l’OCPW sont clairs : leurs enquêteurs ont visité les hôpitaux des régions concernées, interrogé des témoins, collecté des échantillons de sol et rassemblé nombre d’informations pour arriver à la conclusion que « Pertaining to this allegation in Aleppo, the information obtained and analysed, the composite summary of the interviews and the results of the laboratory analyses did not allow the FFM (NDLR:Fact-Finding Missions) to establish whether or not chemicals were used as a weapon in the incident that took place in the neighbourhood of Al-Khalidiyah and its surroundings in North-West Aleppo on 24 November 2018. » (Concernant cette allégation à Alep, les informations obtenues et analysées, le résumé composite des entretiens et les résultats des analyses de laboratoire n’ont pas permis à la FFM d’établir si des produits chimiques ont été utilisés ou non comme arme lors de l’incident survenu au quartier d’Al-Khalidiyah et ses environs au nord-ouest d’Alep le 24 novembre 2018.)
A l’époque, le gouvernement russe avait dénoncé une attaque au gaz chloré par les rebelles et les djihadistes blessant des dizaines de personnes. L’Observatoire syrien des droits de l’homme, peu suspect de connivence avec le régime syrien avait confirmé l’emploi d’armes chimiques par les opposants au régime de Bachar el-Assad.
Qui sont les coupables?
Même constat en ce qui concerne Sarabiq : « The results of the analysis of all available data obtained up until the issuance of this report did not allow the FFM to establish whether or not chemicals were used as a weapon in the incident that took place in Saraqib, in the Idlib Governorate, on 1 August 2016. » (Les résultats de l’analyse de toutes les données disponibles obtenues jusqu’à la publication de ce rapport n’ont pas permis au FFM de déterminer si des produits chimiques ont été utilisés comme arme lors de l’incident qui s’est produit à Saraqib, dans le gouvernorat d’Idlib, le 1er août 2016.
Etrangement, le mandat de l’OCPW était de déterminer si oui ou non des armes chimiques avaient été utilisées dans ces deux cas. Identifier les responsables n’entrait pas dans ses attributions. De leur côté, les medias « mainstream » européens n’ont pas relayé le communiqué de presse de l’OCPW.
H.P.