Revenu Universel, le match! #OuiAuRevenuUniversel (2/2)

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Image par 3D Animation Production Company de Pixabay , revenu universel

Le revenu universel pour un libéralisme affranchi des lobbies

Et si au lieu de jouer à l’hélicoptère en distribuant ses aides à tout-va sans se soucier du résultat l’Etat nounou s’orientait enfin vers une politique sociale cohérente en rassemblant ces milliards d’aides dilapidés pour les réorienter vers l’essentiel, la survie? En effet, alors que nous sortons à peine des aspects sanitaires de la crise, les conséquences économiques vont désormais rattraper bon nombre d’entre nous, travailleurs, indépendants ou chômeurs. Pourquoi ne pas leur garantir un même droit à la survie?

Qu’est-ce qui plombe nos économies? Les dépenses. Et quelle est la part du chômage dans celles-ci? Pas grand-chose si on la compare aux salaires des trop nombreux fonctionnaires dont une partie est payée à ne rien faire. Pire, il y a ceux qui semblent rémunérés à l’acte de nuisance! De véritables tue-l’économie (parfois ils cumulent cela avec une plastique de tue-l’amour) qui oeuvrent avec zèle à l’engraissement de l’État. Vous avez besoin d’exemples pour vous rafraîchir la mémoire? Ok, l’image de « l’agent de propreté » qui jubile après vous avoir collé une amende pour la crotte de votre chien vous revient? Et cela d’autant mieux qu’il n’hésite pas à apporter sa tacite bénédiction à votre voisin- toujours le même – qui a fait de votre rue une décharge à ciel ouvert avec ses indispensables batteries, postes de télévision, matelas et carcasses de mouton quand c’est la saison. 

Vous avez déjà songé à ce que vous coûtait ce brave fonctionnaire? Une blinde! Et même quand l’âge venant, il cesse de nuire, ça ne s’arrête pas, parce que sa retraite continue de lacérer votre portefeuille. Vous pourrez en dire autant du mauvais prof dépressif, s’il ne vous fait pas grâce en abrégeant ses souffrances, qui sont les vôtres et celle de vos enfants aussi, par le suicide.  Et tout ce personnel qui gravite autour de l’audio-visuel officiel ? Quelle part de votre salaire pour financer ces gloires locales du tout petit écran qui vous vendent tous les jours du migrant et de la voiture électrique entre une pub de barre chocolatée et une autre pour un parfum de la galaxie LVMH ? Vous voulez que je continue à vous pourrir encore un peu plus cette journée en allongeant la liste des dépenses inutiles, quand elles ne sont pas nuisibles ?

Après le constat, a fortiori en période de crise comme nous le promets cette ère post Covid 19, ne semble-t-il pas urgent de passer un contrat politique de nature à déterminer combien la collectivité accepte de dépenser, et surtout, à quelles fins ? Déterminons d’abord avec précision les comportements que nous ne voulons plus favoriser. Après quoi, il convient d’établir des priorités pour ensuite passer à une stratégie cohérente de dégraissage. Soyons clairs, si pour vous l’Etat ne souffre pas d’obésité, n’allez pas plus loin dans le texte. Si vous pensez au contraire qu’il prend trop à cœur son rôle de nounou, on va peut-être pouvoir s’entendre.

Oublions le plein-emploi (le vrai, pas la version germanique et truquée – comme un moteur Diesel- de Merkel), à moins de revenir cinquante ans en arrière en sortant les femmes du marché du travail, ce qui n’est peut-être pas souhaitable. Notons au passage que l’articulation vie professionnelle/vie privée reste un écueil majeur sur lequel butte la postmodernité. Combien de femmes travaillent pour pouvoir couvrir les frais de garde de leurs enfants, sans avoir le moindre intérêt pour les fonctions qu’elles occupent ? Faut-il s’étonner de l’explosion des burnouts et autres boreouts qui semble tout de même épouser la courbe de la féminisation de certaines professions. 

Combien de personnes travaillent sans aucune motivation autre que celle de pouvoir se définir comme employé, et cela sans produire la moindre richesse, ni pour elles, ni au profit de la collectivité ? On pourrait quasiment qualifier ces fonctions d’emplois morts. Il n’y a que l’État qui y trouve son compte dans un jeu de passe-passe où il prélève ses charges patronales et  sociales à des employeurs et des travailleurs pour lesquels il n’assumera pas ses obligations. Les premiers grevés de charges ne parviennent pas être compétitifs sur un marché mondialisés. Les autres, tireront la langue  le jour de la retraite arrivant puisque les caisses seront vides.

Et si le chômeur n’était finalement qu’un arbre qui cache la forêt, un arbre de bois de tendre, que le politique transforme à sa guise, tantôt en victime, tantôt en croque-mitaine selon les besoins des sondages ? Le chômeur, c’est à côté du fraudeur fiscal, l’autre proie facile sur laquelle tomber pour se faire des voix à bon compte. C’est une variable d’ajustement idéale. Vous noterez qu’au fil du temps, il est passé du statut de victime à celui de parasite dans l’inconscient collectif.

La frontière entre chômage et travail devient pourtant de plus en plus ténue et ce n’est pas le Coronavirus qui arrangera les choses! La pauvreté se charge de faire communiquer les vases entre les deux catégories. Dans son hypocrisie, la société préfère taire les cas de plus en plus nombreux de travailleurs pauvres qui finissent par loger dans leur véhicule pour entretenir artificiellement la digue qui sépare le travailleur du chômeur…   

Avenue Louise, le dimanche de Caroline (T.H.)

Dans le même temps, la collectivité dilapide des points de produit intérieur brut (PIB) en aides et en régulations diverses qui perturbent tous les marchés. Elle crée aussi des situations de rente pour des classes de « faux pauvres » tandis que les plus pauvres meurent en silence. Du travail au logement en passant par la santé, tout est pollué par des freins et des incitants libellés sous forme de normes et de réglementations qui nécessitent la mise en place d’organismes divers et variés, pour superviser, contrôler et encaisser les amendes infligées aux contrevenants. Au final, tout le monde paie très cher pour la création d’emplois « aidés » destinés à occuper une population de plus en plus inemployable, faute d’éducation et d’instruction. Le pire, c’est que les employeurs en redemandent. Ils sont devenus esclaves des primes. Bienvenue dans le système, où le patronat se doit d’être inefficace parce que syndicalo-compatible.

On paie autant pour loger des occupants (généralement à vie !) de logements sociaux qui détruisent les infrastructures qui leurs sont offertes. Malgré toutes les hémorragies du corps social, on charge encore le patient avec des migrants que l’on dit accueillir pour payer les retraites !  Parlons-en ! Une pyramide de Ponzi que ce système de retraite par répartition ! Et avec tout cela, je n’ai même pas abordé les coûts liés aux mandataires politiques ni aux subsides qu’ils allouent à la constellation d’associations droit-de-l’hommistes, féministes, LGBTistes et islamistes dans lesquelles siègent leurs amis rabatteurs de voix. Bien entendu, nos élus n’oublient pas de servir eux-mêmes. PUBLIFIN , le SAMU social, les Cuisines Bruxelloises et même la Cour constitutionnelle se révèlent de bonnes adresses pour les planqués de la politique. 

Il est évident qu’il faut réduire drastiquement la voilure et sabrer dans les dépenses. Le faire en dépit du bon sens serait par contre dangereux. C’est sûr, tout le monde perdra dans cet ajustement tant il doit être majeur pour être efficace. Néanmoins, si le choc est trop rude, et surtout, s’il entame des fonctions vitales nous pourrions aussi disparaître, totalement. Angkor, Ninive, Babylone ou même Rome dans une moindre mesure sont là pour nous rappeler que le monde peut basculer, et que lorsque cela se produit, c’est toujours pour des raisons économiques indépendamment du niveau de développement technologique de la civilisation disparue dans laquelle cela se produit. 

L’économie repose sur la confiance. Or quel schéma illustre mieux cette dernière que la pyramide de Maslow qui repose toute entière sur les fonctions vitales ? Pour qu’un individu, ou une société, se développe il faut qu’il puisse croire en sa survie. 

Au lieu de distribuer des aides contre-productives, au lieu de soutenir les actions nuisibles et génératrice de fragmentation du secteur associatif, au lieu de payer des fortunes pour des carrières politiques d’une vacuité abyssale, au lieu d’entretenir une presse aux ordres et sous perfusion de subsides pourquoi ne pas oser la simplification ? Nous entretenons des rentes à vie assorties d’innombrables avantages pour des catégories entière de la population: mandataires, migrants, artistes, fonctionnaires,…  Nous payons le prix fort pour une sorte de paix sociale qui rétribue même les éléments les plus nocifs de notre société. Nous inondons de « projets » les quartiers les plus « difficiles » et cela en pure perte. Ce faisant, nous avons créé de véritables injustices et d’innombrable pièges à l’emploi. 

Le revenu universel permettrait une remise à niveau des compteurs au départ. Ce serait aussi l’occasion d’individualiser les droits. Une personne est une personne, qu’elle soit mariée ou divorcée. Le migrant cesserait d’être ce super allocataire qui a droit à tout quand les indépendants n’ont quasiment droit à rien ! Le revenu universel est à l’allocation ce que la TVA est à l’impôt. C’est un instrument qui ne tue pas la liberté, il la rend possible, à l’inverse du chômage. Celui qui veut travailler et qui veut gagner plus que la somme allouée ne sera pas pénalisé, fliqué par une nuée de fonctionnaires, et son cas ne sera pas réévalué à l’aune des trois kopecks qu’il a perçu en trop. Au passage, on pourra se passer des services du personnel affecté à la distribution et au contrôle des allocations. 

Quand je vois les réactions amères que suscite la simple évocation du concept dans les milieux syndicaux comme patronaux, je ne peux m’empêcher de croire que le revenu universel ne soit pas le meilleur bug que le système attendait pour s’effondrer sur son hypocrisie. Les syndicats devront se recentrer sur la défense des intérêts réels du travailleur et abandonner le segment de la veuve et de son orphelin  puisqu’ils seront mis à l’abri. Par ailleurs, les patrons n’auront plus à quémander la paix sociale auprès des syndicats puisqu’ils y gagneront formidablement en flexibilité. En effet, une fois que le minimum est assuré, il est possible de réinventer le contrat de travail et de sortir du cadre rigide du CDI qui sclérose le marché. L’employeur comme le travailleur se retrouvent libérés. La concurrence peut enfin pleinement reprendre ses droits, avec un filet de sécurité qui permet à l’individu de toujours pouvoir disposer du minimum vital. N’oublions pas qu’à l’heure d’écrire ces lignes, nos économies se préparent à faire face à un véritable cataclysme économique, inédit par son amplitude économique et son caractère universel. A moins d’accepter de sacrifier une large part des indépendants ainsi que de nombreux travailleurs dans des secteurs exposés comme l’aéronautique ou le tourisme, les responsables politiques devront sérieusement se poser la question du revenu universel, ne fut-ce que pour maintenir un minimum la consommation des ménages.

Image par Jenny Friedrichs de Pixabay, travail et pauvreté

A ceux qui pense que le revenu universel rétribue l’inactivité, je réponds que non seulement  il est d’application,  mais en plus sans le moindre discernement! Rien de tel qu’un véritable revenu universel qui dit son nom pour ôter tout objet à cette humiliante et coûteuse distribution de « package sociaux » que les élus distribuent sur le dos du contribuable. Ne nous leurrons pas, ce n’est pas le chômage qui rétribue le mieux l’inaction, mais le CPAS ou dans certains cas l’invalidité car ils ouvrent la porte à une multitude d’avantages : logement social, tarif social pour l’énergie, accès à des magasins à tarifs réduits. A Schaerbeek par exemple, la manne avait été tellement largement ouverte qu’elle offrait aux bénéficiaires du CPAS des crèmes de soins pour peaux sèches sur prescription médicale. Les médecins de la commune étaient littéralement harcelés pour délivrer de telles demandes ! Au final, le contribuable se retrouvait avec la visite médicale et le pot de crème à ses guêtres. Quant aux « patients », ils se livraient à un trafic en revendant tous ces produits sur le net. Aujourd’hui, on a retiré ce type de crèmes de la liste des remboursements. Pour le reste, le business du médicament continue, antibiotiques y compris, au mépris de la multi-résistance… Le secteur pharmaceutique, une spécialité belge !

Toutefois, pour être fonctionnel, le revenu universel doit obéir à certains critères :

Le revenu universel ne peut être envisagé que dans un système fermé. Il est exclu de faire bénéficier des populations qui n’ont pas cotisé. Ce droit pourrait s’acquérir selon des conditions à déterminer.

Le revenu universel suppose l’abandon de toute autre forme d’aide sociale. Il signerait la disparition de tous les autres statuts. Chômeur, invalide, retraité, seraient des catégories qui appartiendraient au passé. Son introduction pourrait conduire à la suppression du logement social et à la privatisation du secteur de l’assurance santé. 

Par ailleurs, le revenu universel parce qu’il contribue à humaniser le licenciement peut trouver toute son utilité le jour où il sera politiquement entendu qu’il convient de démanteler l’immense secteur associatif. 

Dans nos sociétés ou le collectivisme a insidieusement triomphé en formatant des générations de serviteurs volontaires  rendant au passage cyniquement ridicules Staline et ses millions de morts, le revenu universel nous permettrait de renouer avec un modèle plus sain, j’oserai même dire fondamentalement plus thatchérien dans l’âme. Il offrirait à de nombreux entrepreneurs le filet de sécurité qui leur manque pour oser se lancer dans une activité sans courir à la mort. Le revenu universel pourrait être notre outil de transition pour sortir d’une internationale communiste qui ne dit pas son nom mais qui dans les faits a intoxiqué toute nos économies, pudiquement qualifiées de social-démocrates. 

T.H.