Réflexions sur le jeunisme ambiant, les boomers, l’escrologie, l’escronomie et la dette publique

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On vit une époque extraordinaire. Je dis cela avec sincérité mais surtout avec beaucoup d’ironie et de détachement. Jamais il n’a été possible de jouir de tels niveaux de vie et de gains de productivité mais on trouve encore le moyen de s’inventer des problèmes et de se pourrir l’existence avec des idées furieuses telles que la théorie du genre ou encore le méchant réchauffement climatique d’origine anthropique. C’est pas que ces théories me dérangent en soi. Après tout, c’est pas la première fois que ça arrive et si des gens sont assez dingues pour verser là-dedans, grand bien leur fasse! Non, le plus ennuyeux, c’est qu’elles prennent racine et exercent des effets délétères sur notre vie de tous les jours.

Sale temps pour les libertés

Ça ratonne dur sur les réseaux sociaux avec les social justice warriors (SJW) toujours prêts à contacter votre employeur ou vos clients pour un mot non conforme à leur doxa dégénérée. La mort socio-économique rôde au détour de chaque tweet ou post Facebook. Nos libertés civiles et notre épargne vont partir en fumée avec le Green Deal que nous concoctent les sphynx de l’UE. Certains pensent encore que c’est pas grave, le pognon ça s’imprime après tout. Ben non, coco, l’économie ça marche pas comme ça.

Bref, sale temps pour les libertés à notre époque. D’autant plus qu’avoir accepté sans broncher le confinement suite à la crise du coronavirus mal gérée par nos dirigeants politiques aussi incompétents que criminels est un excellent signal que nous avons donné à ces derniers pour en remettre une couche de lois et de règlements liberticides, sans oublier les taxes, impôts et autres joyeusetés fiscales. Et le pire, c’est que les gens en redemandent. En tous cas, c’est ma perception. Alors où est-ce que je veux en venir ici ?

Le péril jeuniste

Je voudrais vous parler du jeunisme et du règne de l’émotion (le pendant indissociable de cette révolte contre la raison). Ça ne frappe pas que les moins de 30 ans, vous savez. On peut être un vieux (con) frappé de jeunisme (Daniel Cohn-Bendit en est un excellent exemple). Quand je parle de jeunisme, ça va de pair avec le progressisme ambiant qui se veut une révolte contre la raison, un déni de la structure ontologique de la réalité, une absence d’empathie pour tout ce qui ne pense pas comme soi, une volonté de rendre la nature humaine conforme à sa vérité vraie (plutôt que d’essayer de changer soi-même). Le jeunisme n’est pas que dans l’apparence, il a également pour caractéristique une volonté de ne pas grandir, de ne pas mûrir, de ne pas transmettre aux générations futures. Vivons l’instant présent, jouissons à l’extrême et ne nous soucions pas du futur. On pourra d’ailleurs justifier notre refus d’avoir des enfants en prétextant qu’on ne veut pas mettre au monde de nouveaux pollueurs. Tout est dans la consommation à très court terme, les préférences temporelles étant au max. Et ça vous parle de développement durable à longueur de journée… Construire des cathédrales dont on ne verra pas la fin, vous n’y pensez pas ?

On rit jaune

Le syndrome Peter Pan frappe cette frange de la population qui, sous couvert d’altruisme, a un capital tolérance et empathie en mode rase-moquette. Un néologisme, sous la forme de mot-valise, est d’ailleurs apparu récemment pour qualifier ces adultes en mode adolescents : les adulescents. Nous sommes tous de grands enfants (et Paris est une fête, dixit Anne la dingo). C’est l’avènement de l’homo festivus cher à Philippe Murray.

Comme vous le savez, toutes les ruptures (ou appelez ça des révolutions) s’appuient sur une masse jeune, dynamique et vigoureuse. Il faut juste leur fourguer les idées, leur faire croire que ça vient d’eux et donc éveiller leur fibre narcissique et, cerise sur le gâteau, leur faire avaler qu’ils sont à l’avant-garde du progrès. Ça marche à tous les coups.

C’est dans l’air vicié du temps

Et pour cela, il faut des modèles. On prend une adolescente au physique très bof bof (les gens beaux attirent la jalousie du public ou plus exactement les âmes laides se reconnaîtront facilement dans un physique difficile et un langage corporel qui exprime la névrose, le ressentiment et la colère), pourquoi pas avec un trouble mental et on vous la monte en icône. Mettez des parents postmodernes (deux artistes ratés subventionnés, pléonasme !), un milliardaire sans scrupule prêt à tout pour vendre sa daube « durable et éco-citoyenne » et le tour est joué. Greta Thunberg était déjà canonisée de son vivant à l’âge de 16 ans avec encore toutes ses dents. On l’accueille comme un triple prix Nobel de physique à la tribune de l’ONU ou encore dans l’hémicycle du Parlement Européen. On l’écoute religieusement tout en évitant de poser les questions qui fâchent (vous savez celles qui expriment le scepticisme cher à la démarche scientifique) et on applaudit son concert d’insultes et de reproches avec déférence et attention sans même se demander quelles sont les connaissances de la donzelle. C’est pas beau le monde postmoderne ?

Big bang

Et puis badaboum voilà que se pointe le coronavirus et le business juteux de notre pimprenelle vole en éclats (enfin, celui de ses soutiens financiers plutôt). Elle se débat sur Twitter pour rattraper l’affaire mais on voit bien qu’elle ne fait plus la une de l’actualité (son 1/4 h de gloire warholien serait-il passé ?). Maintenant que la machine économique est grippée, tel le cadre de Tchernobyl découvrant l’ampleur du sinistre une belle nuit d’avril 1986, l’effrayante réalité nous saute au visage : des taux d’endettement astronomiques, un trou abyssal dans la sécurité sociale et surtout l’impossibilité de payer les pensions dans les 2 ans à venir si les choses se maintiennent en l’état, c.à.d. sans rentrées fiscales pour l’état. Ca s’appelle se manger le mur de la réalité. On peut ignorer la réalité pendant longtemps, mais il y a un moment où on ne peut pas ignorer les conséquences d’avoir ignoré la réalité (je crois que c’est d’Ayn Rand).

Salauds de riches vieux!

Donc voilà, on a des vieux dans des maisons et des homes. On a des adultes qui se croient jeunes (et intelligents), des jeunes qui se sentent pousser des ailes sur les RS et on est face à une crise économique sans commune mesure depuis 1929 (paraît même que ça pourrait virer au casus belli entre Washington et Pékin) en raison d’un coronavirus et du confinement. Avec la montée en puissance de l’Etat-providence et du « gouvernemaman » (ou État nounou, si vous préférez), c’est ainsi qu’on a terminé de rompre le lien social intergénérationnel après l’éclatement de la famille nucléaire sur les 50 dernières années.

Les retraités, ça coûte cher, c’est pas faux. Il faut beaucoup d’argent pour les soins de santé, les retraites et les maisons de repos c’est vrai. Une députée néerlandaise (Corinne Ellemeet) issue du parti écolo (tiens, tiens, comme c’est étrange…) a choisi d’exprimer son amour de l’humanité en proposant de ne plus accorder des soins ou traitements lourds aux patients de 70 ans et plus. Un sondage a également révélé que 40% des Belges seraient favorables à l’arrêt de tous les soins au-delà de 85 ans. Désolé à nouveau pour le point Godwin, mais Hitler aurait approuvé de telles inepties. De là à y voir une formidable opportunité pour se débarrasser de nos aînés et régler les problèmes financiers de l’état, ça fait de moi un complotiste ?

Dans leur immense majorité, les boomers (comme on les appelle péjorativement maintenant) ont cotisé toute leur vie pour espérer un certain retour une fois la retraite arrivée. On peut néanmoins leur reprocher de s’être comporté comme des cigales en validant toutes les politiques budgétaires et monétaires des 50 dernières années. La dette est juste faramineuse et il faut encore honorer le paiement des intérêts (même si les taux sont très bas, ça fait quand même beaucoup d’argent). L’ardoise est juste impayable en fait.

Vous imprimez?

Mais surtout, imprimez-vous bien ce qui suit dans le crâne : LA DETTE PUBLIQUE N’EST QU’UN IMPOT DIFFERE DANS LE TEMPS, LE COUT DE L’INTERET EN SUS. C’EST UN REPORT D’ECHEANCE ET UN FARDEAU A SUPPORTER PAR LES GENERATIONS FUTURES. CONTRACTER UNE DETTE PUBLIQUE, C’EST DONC PUNIR LES GENERATIONS FUTURES. VOUS CROYEZ QU’ELLES VONT VOUS REMERCIER POUR CA ?!

En rapport avec mon article « Le Temps des Paradigmes« , notons également le changement de paradigme à ce sujet : « David Ricardo conclut donc que la dette publique n’opère pas un transfert entre les générations, mais un transfert social dans la génération qui suit celle qui a émis les emprunts. En pratique, dans la seconde génération, les pauvres doivent payer des impôts pour que l’État verse des intérêts à des rentiers. La dette publique est de ce fait un mécanisme anti-« redistributif ». C’est pourquoi au XIXe siècle, les partis de gauche réclamaient l’équilibre budgétaire au nom de la nécessité de protéger les pauvres des générations futures. Paradoxalement, aujourd’hui, surtout en France, l’héritage keynésien fait de certains économistes de gauche – les derniers en date s’étant déclarés « atterrés » par le débat sur ce sujet – des défenseurs systématiques de la relance par la dépense publique et les dynamiques d’endettement. Ils font mine d’ignorer qu’un peu partout, comme par exemple en Grèce, la TVA des pauvres, brutalement augmentée, sert à verser au titre des intérêts dus sur la dette publique des revenus confortables aux banques que lesdits économistes prétendent honnir. » – Jean-Marc Daniel, 2011

Les millenials en mode SJW me tapent sur le système, je l’avoue. Désolé pour nos aînés que je n’ai absolument pas envie de voir mourir (encore moins via la politique eugéniste de l’autre timbrée de verdâtre hollandaise citée plus haut), mais nos boomers doivent réfléchir au merdier qu’ils nous ont légué et accepter également leur part de responsabilité dans le fait d’avoir participé à rompre le lien social intergénérationnel qui a prévalu depuis la révolution néolithique.

Millenial

C’est du jamais vu. Et le pire, c’est que tous les dirigeants, banquiers et escronomistes n’ont qu’un mot à la bouche : relance keynésienne ! Ca n’a pas marché depuis 50 ans, c’est que nous n’avons pas été assez loin !

C’est à pleurer d’en être arrivé là.

Jules Alove