Quand le peuple reprend conscience

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une image du populisme
Photo de Magda Ehlers provenant de Pexels, une image du populisme

Populisme (12/10/2020), un billet de L’Objecteur Médiatique

C’est l’histoire d’un pays chaque jour plus fracturé avec une Wallonie toujours un peu plus rouge et une Flandre toujours un peu plus aspirée par la droite affirmée et la droite extrême. Le dernier sondage en date souligne avec une rare éloquence ce constat en enfonçant le clou au Nord où s’écrase l’extrême gauche dans le même temps où les deux principaux partis confortent leur position. A eux trois, sp.a, Groen et les coco du PVDA formant la gauche ne pèsent plus que 27 % de l’électorat total soit très exactement le score que réaliserait à lui seul le Vlaams Belang si, demain, on retournait aux urnes.

Plus que jamais, le populisme taille des croupières à toute la concurrence, en Belgique comme un peu partout en Europe et dans le monde, à l’image du Rassemblement national, vainqueur en France des dernières européennes, du mouvement patriote de Salvini et de ses frères en Italie, de Vox en Espagne ou de l’AfD en Allemagne. Malgré la caricature qu’en font les médias du monde entier qui, en le discréditant de façon souvent puérile et ridicule ne font que favoriser son essor, ce nouveau courant ayant surgi des entrailles populaires semble promis à une percée irrésistible dans les prochaines années qui seront marquées au fer rouge par le passage sur Terre de la pandémie coronavirale.

Le Système aux abois table aujourd’hui sur une défaite historique de Trump pour en finir avec ce qu’il considère comme un autre fléau. Il se trompe une fois encore. Car Trump n’a jamais été la cause de la coalition populiste conservatrice qui l’a mis au pouvoir. Il en était tout à la fois le symptôme et le résultat. Après des décennies d’insatisfaction des électeurs à l’égard des deux partis politiques qui ont joué à saute-moutons à la Maison Blanche, des institutions, du gouvernement et de la culture, ils ont voté pour eux-mêmes. Il ne s’agissait pas en 2016 de voter pour Trump. Il s’agissait de dégager tout à la fois démocrates et républicains. Voilà pourquoi, quel que soit le résultat du 3 novembre, le populisme qui se nourrit de la colère et de ressentiments à l’égard d’une caste dirigeante sans foi ni loi ne mourra pas avec Trump.

Quand, en Belgique, ils ont pris ce week-end connaissance des salaires somptueux et des privilèges éhontés que s’accordent leurs dirigeants alors que la crise n’a même pas encore frappé la population sur les plans économique et social, les gens ne peuvent que se détourner de ces partis traditionnels qui, sur leur dos, se complaisent dans des arrangements entre copains et des combines entre coquins d’un autre temps.

Pas plus tard que ce lundi, le Vlaams Belang, première force en nombre de voix et de sièges du pays, s’est vu refuser, en totale contradiction avec les principes les plus élémentaires de la démocratie, le poste qui lui revenait de droit au conseil d’administration de Unia, le très gauchisant Centre pour l’égalité des chances. Aussi longtemps que perdurera à son encontre cette forme de persécution et de déni fallacieusement appelée cordon sanitaire lui refusant l’accès aux postes de responsabilité, le VB ne fera que croître et prospérer. Ne pas admettre cette évidence relève de l’aveuglement et, à terme, pour la Belgique, du suicide.

L’Objecteur Médiatique