Chassez le naturel…, un billet de l’Objecteur Médiatique
C’est l’histoire d’un méprisable dévoiement de la fonction. Censée servir la population, la caste politicienne dévolue à la gestion du patrimoine citoyen n’en finit plus depuis des décennies de se tremper goulûment les mains dans les pots de confiture. Car les partis qui chapeautent les aigrefins du service public sont tout aussi coupables que les escrocs : ils les nomment, les promotionnent et ont aussi et surtout pour mission de contrôler en permanence leur travail.
MR, Ecolo, CdH et PS portent donc en Wallonie et à Bruxelles une égale responsabilité dans les dérives permanentes de ces administrateurs indélicats qui minent au quotidien, par leurs malversations, la crédibilité de la gent politique. Jeter l’opprobre sur le seul PS équivaut en conséquence à jouer l’autruche et à se dédouaner des méfaits commis, en extrême majorité on vous l’accorde, par les défenseurs auto-proclamés des veuves et des orphelins fréquentant assidument la Maison du Peuple.
Luc Partoune, le gestionnaire déchu de Liège Airport, n’est pas arrivé seul aux commandes de la tour de contrôle principautaire. Il ne s’y est pas maintenu non plus par hasard puisqu’avant d’être débarqué cette semaine pour irrégularités récurrentes dans la comptabilité et l’octroi de contrats, il avait déjà été inculpé en 2009 pour faux en écriture, abus de bien social et détournements.
En cause ? Des factures privées endossées par l’aéroport. À l’époque, la justice s’était penchée sur divers achats suspects comme… un frigo sans doute lié à une cave à vins, des cigares et des travaux privés de jardinage. Une longue saga de près de dix ans s’ensuivra, le natif de Dalhem, en région liégeoise, s’en sortant finalement par une transaction pénale de 120 000 euros.Las, chassez le naturel, il reviendra toujours au galop.
Exit donc aujourd’hui Partoune comme l’avait été avant lui, à la tête du même aéroport décidément maudit, un certain José Happart, poursuivi lui aussi pour corruption et trafic d’influence et, ailleurs, Stéphane Moreau, le patron de Nethys… actionnaire de Liège Airport.
A peine retraité de la magistrature, Luc Hennart vient de déclarer sa flamme pour la politique et a bien l’intention de s’y tailler une place au soleil de la gauche. On ne pourra guère compter sur lui pour nettoyer les écuries d’Augias: il pourra même conseiller utilement les délinquants PS tant il a pris l’habitude, quand il officiait pour Themis, d’absoudre la racaille et les canailles tout en culpabilisant leurs victimes.
Pour autant, il serait malvenu de s’acharner sur la gauche. Pas plus tard que ces derniers jours, la droite nous a rappelé qu’en matière de clientélisme, elle n’avait plus rien à apprendre du PS. Le parti de De Croo, premier ministre en exercice vient en effet d’admettre avoir utilisé la cagnotte de ses sympathisants pour verser 50.000 euros à une multiculturelle candidature censée conquérir les terres anversoises avant les dernières élections.
Face à de tels comportements aussi cyniques que puants, les partis extrémistes et les populistes outrés et déçus qui votent désormais pour eux n’ont même plus à battre la campagne pour récolter des voix. Le PTB et le VB peuvent attendre sereinement les prochaines échéances. En 2024, leurs victoires sont d’ores et déjà coulées dans l’urne des certitudes…