Que de rebondissements! Alors que la conférence prévue sur deux jours devait démarrer aujourd’hui et voir se succéder des figures comme Viktor Orban, Nigel Farage et Eric Zemmour, le bourgmestre MR d’Etterbeek, Vincent De Wolf a activement oeuvré hier à l’annulation de l’événement sur sa commune. Après leur déconvenue avec le Concert Noble, les organisateurs s’étaient tournés vers le Sofitel Brussels Europe sur la place Jourdan. D’après nos confrères de la RTBF reprenant l’agence Belga, il semblerait que, comme à Bruxelles-Ville, le bourgmestre a fait pression sur l’hôtel (ici propriété du groupe Accor qui soigne à bon compte son profil de risque ESG) sans prendre de mesure officielle d’interdiction de la manifestation. Courage, fuyons!
Quand un maire MR interdit la tenue de la conférence des nationalistes conservateurs européens
C’est un coup très violent porté à la liberté d’expression mais aussi à la liberté de réunion consacrée par l’article 26 de notre Constitution. Nous voilà prévenus, le Mouvement Réformateur autoproclamé libéral ne l’est plus tant que ça. Il flirte même avec la tyrannie en affichant une telle désinvolture avec notre loi fondamentale.
Pourtant, en 2012, le même Vincent De Wolf se montrait nettement plus respectueux de ces deux libertés fondamentales, lui qui avait autorisé à l’époque une manifestation du groupe islamiste Sharia4Belgium. Après avoir été filmé lors de cet événement en train de serrer la pince de Fouad Belkacem, fondateur de cette vitrine du djihad, le maire a été contraint de jouer durant des mois un numéro de langue de bois en alliage carbone pour plaider qu’en toute bonne foi, il ignorait les accointances terroristes du garçon. Pourtant, ce dernier mettait beaucoup de zèle à médiatiser sa volonté de détruire la Belgique. Il s’était même filmé aux pieds de l’Atomium en promettant de faire sauter l’édifice emblématique de Bruxelles. Il faut croire que M. De Wolf était mal informé sur le profil de Sharia4Belgium malgré les demandes pressantes de l’ambassadeur du Maroc pour annuler l’événement. Et puis le nom… il est tout de même explicite, non? C’était pas Loukhoum4Belgium! Peut-être a-t-il confondu les vidéos avec des sketchs ? Un aspect abordé au demeurant de façon admirable dans la comédie britannique « We are four Lions » (2010). Dès 2004, un lanceur d’alerte, le travailleur de rue Peter Calluy qui a régulièrement côtoyé Belkacem, a bien tenté d’avertir les autorités sur sa radicalisation et celle de son entourage. Personne n’a voulu l’entendre. Il a été conspué et traité d’islamophobe comme il le relate dans son ouvrage paru en 2012.
Il incombait aux autorités, y compris -et on voudrait ajouter surtout – locales, de limiter de tels agissements de nature à galvaniser les jeunes radicalisés avant qu’ils ne conduisent aux drames qui ont endeuillé nos deux pays. Tous les acteurs de terrain percevaient que le djihadisme était en pleine phase d’expansion. Même France 2 était venue filmer les premiers départs vers la Syrie dans la commune voisine, Schaerbeek, alors que le phénomène n’avait pas encore démarré en France. Seuls les politiques pouvaient se payer le luxe de jouer les autruches. Et puis, il y a eu les attentats de Paris en 2015, et ceux de Bruxelles en 2016 dont l’indemnisation des victimes n’est toujours pas réglée comme l’indique aujourd’hui le JT de la RTBF. Un scandale sans nom!
Des droits, des droits… oui mais pas pour la droite
Refermons cette sinistre parenthèse pour mesurer l’incroyable capacité de ce maire MR à appliquer des doubles standards en matière de liberté aux manifestants qui le dérangent : Soyez dangereux, et on vous laissera tranquille pour ne pas avoir d’embrouille. Soyez civilisé, et vous verrez vos droits rétrécir comme une peau de chagrin ! Soyez -vraiment- de droite, et ce sera votre fête…
Finalement, à Bruxelles, grâce à des élus comme De Wolf, la liberté devient le prototype du concept à géométrie variable: Se montrer tendre avec les brutes et brutal avec ceux qui se comportent en êtres civilisés. Faible avec les forts. Fort avec les faibles.
Le cordon sanitaire entre les mains d’humanistes, droit-de-l-hommistes, fussent-ils d’obédience ULBiste, à force de trop serrer, finit en gangrène. A force d’asphyxier les voix dissonantes, Bruxelles est bien devenue ce trou à rats (copyright Donald Trump) pourri où il ne restera bientôt plus que des clodos, des narcos (en trottinettes), des terros, quelques écolos (à vélo) et beaucoup, beaucoup, beaucoup d’élus – encore plus de cabinetards, pour recouvrir ce chaos d’un semblant de démocratie. Au tarif horaire de tout ce petit monde, pas étonnant que la Belgique soit à la fois un enfer fiscal et un champion de la dette! Et tout cela pour quel résultat? Aujourd’hui, Bruxelles, c’est Marseille, sans le soleil; c’est Gaza sans la rivière ; c’est une ville sans espoir ; c’est la capitale d’une Europe ternie qui s’étouffe dans son marasme.
Plan ter… ou quater?
Après s’être rabattus ce matin sur la salle du Claridge à Saint-Josse-ten-Noode, les conférenciers ont été inquiétés par la police, on l’imagine, sur ordre du bourgmestre Emir Kir de la commune qui tient un record démographique avec une population composée à 92,6% d’allochtones…
Dans ce contexte, la Natcon, aurait tout intérêt à sortir de la capitale et à se tourner vers la Flandre pour y prendre ses quartiers. Là-bas, il reste encore un peu de vie parce qu’un minimum de diversité y subsiste en politique (même si sur la VRT, chaîne publique flamande, il est possible de tomber sur des propos islamo-gauchistes d’un antisémitisme assumé).
La censure et la tyrannie ont gagné quelques parties. Elles n’ont pas pour autant remporté le jeu. Au moins, cet épisode aura eu le mérite de révéler au grand jour où se cachent les ennemis de nos libertés. A l’électeur d’en tirer ses conclusions. Quant à la droite, la vraie, cette droite décomplexée qui semble semer la panique parmi les élus confortablement installés à Bruxelles (de l’échelon local jusqu’aux instances européennes) à force d’évoluer en terrain hostile, elle va finir par devenir invincible . “Ce qui ne me tue pas me rend plus fort” écrivait Nietzsche en 1888 dans Crépuscule des idoles…
Thierry Henrion