Merlin l’enchanteur (10/09/2020), un billet de L’Objecteur Médiatique
C’est l’histoire de Legoland, un nouveau conte de fées survenant comme Blanche Neige au Pays Noir.
On aimerait y croire si tous les projets mirifiques se succédant au pied des terrils carolorégiens avaient une fâcheuse tendance à se transformer en cauchemars. Souvenez-vous de Caterpillar coulé dans un bloc de béton et envoyé dans les grands fonds de la Sambre par les nervis syndicalistes qui ont à ce point exaspéré les Américains par leurs occupations sauvages et leurs grèves à répétition qu’ils ont fini, de guerre lasse, par mettre la clé sous le paillasson
Rappelez-vous dans la foulée du chapelet de déclarations d’intentions et de fausses promesses des géniaux décideurs wallons martelant leur volonté de trouver rapidement un repreneur susceptible d’atténuer la peine des 2000 travailleurs grugés par la FGTB et les premières âmes damnées du PTB.Quatre ans plus tard, Caterpillar 2.0 est toujours au point mort tandis que sont digérés depuis belle lurette la montagne de petits fours et les caisses de champagne millésimé ayant accompagné le raout organisé par les éminences de Namur et du Hainaut en l’honneur de l’empereur chinois ayant jeté son dévolu sur Charleroi pour fabriquer à grande échelle la première voiture électrique appelée à faire rouler sans pollution toute l’Europe.
Ayant perdu toute illusion sur la fiabilité des Chinois aussi peu regardants sur la parole donnée que la Covid de Wuhan, la Région évoque aujourd’hui la perspective d’accueillir, plutôt qu’une chaîne de montage automobile, un immense parc d’attraction susceptible selon Merlin l’enchanteur d’être massivement pourvoyeur de main d’œuvre.
Bon, on vous l’accorde Legoland, c’est un peu Caterpillar puisque comme le suggèrent certains on reste dans le génie civil en miniature. N’en reste pas moins, accordez-nous ce privilège, que nous accueillerons avec beaucoup de scepticisme cette fantasmagorique nouvelle qui aura au moins eu le mérite de nous dérider à l’heure du café et du croissant.
En imaginant déjà l’agitation aux caisses de Legoland quand, le premier été venu, s’y donneront rendez-vous la racaille de Bruxelles et les barakis locaux, sous les applaudissements nourris du maïeur de Blankenberge et le profond soulagement des barrages de l’Eau d’Heure…