C’est l’histoire d’un crime – passionnel ou crapuleux , peu importe – qui secoue le Landerneau politique.
C’est à croire que tout à coup, parce qu’il frappe l’un des siens, ce petit monde de l’entre-soi découvre l’autre face d’une société qui ne l’a pas attendu pour basculer dans la violence et l’horreur.
Qu’on ne s’y méprenne pas. Nous sommes le premier à présenter nos hommages à la malheureuse victime et nos plus sincères condoléances à la famille comme aux proches de cette dame jadis bourgmestre d’Alost et hier assassinée à coups de marteau par un sinistre individu.
Mais au-delà de cette minute de compassion, il nous faut aussi condamner sans réserve l’hypocrisie de cette caste politicienne qui se dit aujourd’hui « horrifiée », « sous le choc » ou « scandalisée » par ce drame.
Car des homicides, des féminicides, des viols, des enfants martyrisés, des vieillards torturés, des car et des home jacking d’une brutalité inouïe, des exactions de la racaille, des lacérations au poignard, des attaques à la machette, des rafales de tirs, des gorges tranchées, des ratonnades, des bastonnades, des sévices et des représailles sur les policiers, des animaux odieusement maltraités, il y en a chaque jour, et de plus en plus, sans que non seulement le cercle fermé des politiques, confortablement calfeutré dans son indifférence s’en indigne mais pis encore ne lève le petit doigt pour que ça ne se reproduise plus.
Alors oui, déplorons cet acte aussi brutal que gratuit mais ne tombons pas non plus dans le piège de cette fausse empathie témoignée par les chefs de partis tout aussi coupables les uns que les autres de cette banalisation de l’agressivité endémique, de la bestialité gratuite, de l’animosité permanente et de ce déchaînement de fureur marquant au quotidien au fer rouge une population de plus en plus condamnée à se terrer en vase clos dans l’espoir avoué, mais parfois vain, de survivre au temps des barbares.
L’Objecteur Médiatique