Il y a un mois, disparaissait brutalement Jean-François Michaud. B-Mag présente ses condoléances à son épouse, Gratiane et ses fils, Edouard et Hugues ainsi qu’à tous ses amis avant de revenir sur le parcours, les réalisations et l’héritage de ce serviteur discret d’une civilisation européenne qu’il chérissait par-dessus tout.
Jean-François Michaud, industriel français, s’était installé à Bruxelles durant de nombreuses années avant de retrouver la France après la pandémie. A l’inverse de nombreux expatriés, il s’est impliqué dans la vie bruxelloise. Co-fondateur du Cercle Pol Vandromme avec son complice Alain Lefèvre, il a offert aux Belges un espace qui faisait salle comble car il était devenu un petit écrin de liberté où penser sans entrave dans un pays cadenassé plus que tout autre par un cordon sanitaire politique et médiatique. Epris de ce que la culture occidentale a produit de meilleur, ce courageux chevalier de la pensée libérée qui croisait le fer avec une post-modernité délétère préférait soutenir des auteurs et des initiatives pertinentes plutôt que de s’en remettre à l’ego. De lui, on retrouve peu de traces alors que son empreinte, elle, est immense.
Rien qu’à Bruxelles, le Cercle Pol Vandromme a invité entre 2016 à 2021 des dizaines d’orateurs de premier plan tels que Patrick Buisson, Nathacha Polony, Bernard Lugan, Theo Francken, Mathieu Bock-Côté, Eric Zemmour, Ivan Rioufol, Martial Bild, François Bousquet ou Jean-Yves Le Gallou pour ne citer qu’eux. Ces auteurs, il les lisait avec une passion aussi dévorante que bienveillante. Et que dire d’Alain de Benoist, auquel il était liée par une indéfectible amitié qui reposait sur une admiration jamais démentie. Cette amitié fut le ciment de projets phares comme « La Nouvelle Librairie » ou la revue « Eléments » qui repoussent courageusement les barreaux de la prison médiatique édifiée par les élites européennes.
Le Cercle Pol Vandromme était la petite filiale belgo-française d’une galaxie d’acteurs marquée du sceau de la liberté d’expression. De nombreuses vidéos sur sa chaîne YouTube conservent les enregistrements des conférences organisées par le Cercle. Les regarder, les partager et continuer à les faire vivre dans la dimension numérique constitue certainement le meilleur moyen d’honorer la mémoire de « Jef », une figure résolument non conventionnelle de l’enracinement européen qui grâce à son volontarisme et sa générosité a offert à Bruxelles une étincelle pour reprendre la maîtrise de la pensée.
En espérant que les passionnants échanges avec Patrick Buisson se poursuivent, là-haut…
« Non, Jef, t’es pas tout seul » te dit Bruxelles !
Tatiana Hachimi