Fête du Sacrifice: quand l’AFSCA tuyaute (mal) les communes sur l’organisation de l’illégalité

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Campagne Gaïa Fête du mouton pas d'abattage sans étourdissement

En 2020, c’est le 31 juillet, que sera célébrée l’Aïd-el-Kebir » ou mal nommée « fête du mouton » accompagnée de ses scènes obscènes de sang, giclant par saccades du corps secoué de spasmes des malheureuses bêtes égorgées, qui s’écoule jusqu’à former des mares.

Une pratique barbare d’un autre âge

Remercions tous les progressistes auto-proclamés que compte ce pays. Depuis des décennies, ils s’évertuent à pousser les communautés religieuses, en particulier musulmanes, à s’enfermer dans la radicalisation à travers la défense des moeurs les plus barbares et rétrogrades qui soient. Jusqu’au début des années 1990, la plupart des musulmans pratiquaient « la fête du partage » sans égorger le moindre mouton car l’action était ritualisée à travers un don en espèces, par ailleurs prévu par le coran.

D’année en année, toléré quand ce n’est pas facilité par les autorités communales, l’égorgement des moutons n’a cessé de gagner en ampleur, pour le plus grand malheur des animaux, des défenseurs de leur cause et des riverains  obligés de subir les nuisances occasionnées par cette pratique d’un autre temps. Se retrouver un matin avec une vue plongeante sur la terrasse du voisin où se trouve pendue une carcasse sanguinolente accompagnée de ses mouches, de ses guêpes et d’une odeur de putréfaction en traumatise plus d’un. Et que dire des enfants… Quant aux viscères et aux carcasses abandonnés un peu partout, même jusque dans les bulles à vêtements, âmes sensibles s’abstenir! Voilà des années aussi que la pratique est dénoncée par le milieu associatif de la protection animale. De Gaïa à La Fondation Brigitte Bardot en passant par 30 millions d’Amis, tous réclament son abolition.

Si de trop nombreux élus ont limité leur action en faveur des animaux à quelques selfies avec des chatons tout mignons en période électorale, certains ont réellement agi en faveur de leurs droits. Ainsi, rendons grâce à Ben Weyts (N-VA), Ministre flamand du bien-être animal, qui n’a pas hésité à légiférer en 2017 contre l’abattage rituel sans étourdissement entraînant ainsi la Wallonie dans son sillage. 

Image par Ben Kerckx de Pixabay  un agneau qui ne demande qu’à vivre et à échapper au massacre

Se distinguant par sa tolérance face à ce massacre qui remonte à un autre âge, reste Bruxelles, où l’exécutif progressiste (composé de socialistes, d’écologistes et de « francophonistes » flanqués de quelques libéraux flamands) agit comme l’otage d’une communauté qu’il a encouragé à se radicaliser. Le milieu associatif « pro animal », Gaïa en tête, n’a de cesse d’exiger que la pratique soit humanisée par l’étourdissement préalable. Rien n’y fait. De leur côté, la plupart des vegans et antispécistes restent mutiques par rapport à ce massacre. Mieux, certains trouvent le moyen de le cautionner!

Malgré les appels de Brigitte Bardot à cesser ce massacre, certains trouvent le moyen de le justifier.

Le jeu étrange de l’AFSCA

Outre ce trou dans la raquette que constitue Bruxelles, il faut ajouter une communication équivoque de la part de l’AFSCA. En tant qu’organisme compétent pour agréer des abattoirs temporaires, celle-ci délivre un message à l’attention des communes qui peuvent être tentées d’y voir une possibilité d’organiser des sites d’abattage temporaire gérés par des particuliers. Une telle perspective d’organiser l’illégalité arrangerait bien des bourgmestres pris au piège du vote communautariste. “Même si l’AFSCA aime entretenir les malentendus, elle oublie que la Cour Européenne de Justice a été saisie d’une question préjudicielle posée par la Belgique qui a pour but de déterminer si l’étourdisement obligatoire et réversible comme la loi en Wallonie et en Flandre l’impose, est contraire ou non à la liberté du culte. Les plaidoiries ont eu lieu en  juin. L’avis de L’avocat-général est attendu pour le 10 septembre et l’arrêt de la Cour tombera avant fin 2020, probablement en décembre”, nous explique Michel Vandenbosch Président de Gaïa. Par ailleurs ce dernier que « La Cour s’était déjà exprimée par rapport aux sites temporairement agréés (de simples bâtiments où les fidèles pouvaient abattre sans étourdissement) pour la Fête du Sacrifice et agréés par l’AFSCA comme abattoir régulier et définitif. La Cour a décidé qu’un abattoir répondant à toutes les exigences de la loi européenne (les sites temporaires n’y répondent pas) est le seul et unique endroit où des abattages sans étourdissement peuvent avoir lieu. Ces sites ont été déclarées contraires au Règlement européen par la Cour de l’UE ainsi que par le Conseil d’Etat belge. Ce dernier a également confirmé que tout abattage à domicile dans le cadre d’un rite religieux est illégal« .

On notera aussi que du côté communautariste, on déplore aussi le manque de clarté de l’AFSCA, preuve la communication de cette dernière est passée totalement à côté de l’objectif, qu’il soit avoué, ou non.

Ainsi, l’AFSCA, compétence du ministre de l’agriculture, Denis Ducarme, a encore réussi à faire l’unanimité contre elle. Après ses attaques contre notre patrimoine gastronomique qui l’ont vue s’acharner contre M. Munninx, l’avant dernier producteur de fromage de Herve au lait cru et menacer la tarte au riz, elle s’était plus récemment distinguée par sa volonté de faire euthanasier un malheureux chaton, Lee, dans le cadre d’une procédure kafkaïenne. Il faut dire que l’AFSCA est une excroissance de l’Etat obèse forte d’une armée de 1.300 fonctionnaires et d’un budget de 167 millions d’euros en 20017.  Elle a été pensée par les écologistes portés aux nues en 1999. Ceux-ci ont vu dans cet organisme la meilleure réponse à la crise de la dioxine et tant pis si un jour on le retrouve à fouiller votre frigo, voire  vos poubelles pour sanctionner votre façon de cuisiner. Voilà vingt ans que l’AFSCA terrorise les petits commerçants et les honnêtes entrepreneurs. Voilà aussi vingt ans qu’elle se lave les mains de l’égorgement sans étourdissement. Deux poids deux mesures.

En attendant, en 2020, en raison du Coronavirus  cette agence serait bien inspirée de se montrer plus vigilante que jamais sur l’observance des règles d’hygiène en matière d’abattage et de ne pas inciter à l’anarchie, car en France comme en Allemagne, on a vu de nombreux clusters se développer justement dans des abattoirs. 

En attendant, toute personne qui serait le témoin d’un “arrivage” de moutons dans une habitation est invitée à prévenir directement Gaïa soit par téléphone (02 245 29 50), soit par mail (info@gaia.be) pour indiquer le lieu de l’infraction et préciser le nombre d’animaux impliqués.

De leur côté, les équipes de Help Animals se tiennent prêtes à accueillir et héberger les animaux qui pourront échapper à ce massacre grâce à la vigilance des amis des animaux.

Tatiana Hachimi