Démocrature (03/082020)

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Photo de Noah Frohn provenant de Pexels, La Belgique se cherche toujours un gouvernement fédéral

C’est l’histoire d’une indécence qui poussera les médias et le monde politique à chanter cocorico le jour – qui n’est pas demain – où naîtra chez nous une majorité digne de ce nom.

En attendant l’Avènement, voilà notre petit pays aujourd’hui même flanqué d’un record mondial toutes catégories. Sans gouvernement depuis le 21 décembre 2018, la Belgique navigue à vue depuis 591 jours, effaçant des tablettes la précédente « performance » qui lui avait valu, avant l’ère Di Rupo, de planer durant 589 jours et nuits sans pilote dans le cockpit

Franchement, quand on se permet avec la population une telle légèreté, quand on lui refuse, après une aussi longue période de vacuité du pouvoir, le droit de retourner aux urnes pour s’exprimer à nouveau, il est proprement scandaleux, pour nos dirigeants comme pour leurs porte-voix, de venir donner des leçons de démocratie à Poutine ou à Trump, aux gouvernants hongrois ou polonais et même aux dictateurs qui s’ignorent.

Car s’il est un pays qui foule aux pieds l’état de droit, c’est bien depuis des mois la Belgique n’en déplaise à Charles Michel qui l’a lâchement abandonnée au milieu du gué et à son acolyte Didier Reynders, le nouveau commissaire européen qui s’est mis en tête de délégitimer Orban et ses amis de Varsovie au motif qu’ils auraient pris les commandes d’un régime illibéral.

A lire ça, il y a de quoi s’époumoner de rire quand, depuis l’hiver 2018, au Royaume de Philippe, un gouvernement ultra minoritaire s’appuie sur des alliances circonstancielles d’intérêts pour prendre des décisions de plus en plus liberticides aux antipodes des affaires courantes qu’il est censé administrer.

En Belgique comme ailleurs chez les progressistes, on voit toujours la paille dans l’oeil de son voisin, mais jamais la poutre dans le sien.

L’Objecteur Médiatique