COVID 19 : Quelles sont ces populations qui font circuler le coronavirus?

1889
Image par LEEROY Agency de Pixabay Covid 19, distance sociale en ville

Pendant que la presse francophone et l’ensemble des élus du -large – spectre de la gauche (MR inclus), se sont déchaînés sur les propos de Bart De Wever quant à la circulation du coronavirus dans l’ensemble des grandes villes, que laissent entendre les chiffres relatifs au taux de contamination ?

Anvers: stigmatiser la ville et son bourgmestre, pas ses populations à risque

Bart De Wever, bourgmestre d’une métropole particulièrement exposée au monde -son port- et à la diversité- ses larges populations bi-nationales- a été contraint de faire face à une hausse significative des cas de contamination au Covid 19 dans sa ville.

A en croire la presse mainstream du sud du pays, Anvers est devenue le nouvel épicentre mondial de la pandémie. Une sorte de bouillon de culture qu’il faut stigmatiser et clouer au pilori. Et tant qu’on y est, pourquoi ne pas lui appliquer un garrot et serrer très, très très fort jusqu’à ce que le remède emporte le membre malade.

Anvers, ville bouc émissaire, ce n’était pas pour plaire à son Bourgmestre, qui avec raison a soulevé la question de la circulation du virus dans les autres grands centre urbains que compte ce pays.Ce qui est remarquable, c’est que Bart De Wever n’a -contrairement aux francophones- pointé aucune ville en particulier. Pourtant, certaines se sont immédiatement reconnues, accréditant ainsi l’hypothèse qu’elles sont bien conscientes que tout n’est peut-être pas aussi rose qu’elles le voudraient et qu’elles le laissent entendre.

Ainsi, Liège en la personne de Christine Defraigne et son particulièrement délicat « Occupe-toi d’abord de la tienne” lancé sur Twitter et Bruxelles, par la voix de l’ex-liégeois Laouej, se sont senties visées et obligées de se dédouaner. Ça fait tout de même beaucoup d’acharnement pour démentir des éléments que personne ne leur a opposé. Pourquoi y mettre tant d’énergie? Pourquoi jeter de l’huile sur le feu en pleine négociation pour la formation d’un gouvernement? Se pourrait-il qu’il y ait un fond de vérité dans les propos de Bart De Wever? Serait-il possible que d’autres grandes villes soient la proie d’une montée en puissance du virus?

On le sait, à Anvers, ce sont les quartiers du Nord de l’agglomération qui posent problème. Ceux dits «pauvres », difficiles et densément peuplés, qui comptent une large population allochtone. Anvers n’ayant pas le monopole de ce type de quartiers, la remarque de Bart De Wever tomberait-elle finalement un peu sous le sens?


Bruxelles fait-elle vraiment mieux?

Que disent les algorithmes lorsque l’on entre « Molenbeek » ou « Anderlercht » dans Google? Surprise, c’est la mention « masque » arrive en première occurrence ! Si le Coronavirus ne posait pas de problème à Bruxelles comme le clame le néo-bruxellois socialiste Laouej, ce serait quand même une sacrée coïncidence…

Les chiffres des hôpitaux eux aussi ont beaucoup à nous dire ! Les centres de dépistage sont débordés et c’est avec beaucoup d’inquiétude que le Dr. Didier Delmarcelle chef des urgences de la Clinique Saint-Jean située au coeur de Bruxelles expliquait face aux caméras que « Depuis le 15 juillet, les chiffres deviennent très inquiétants, depuis le déconfinement, depuis l’ouverture des frontières, depuis l’augmentation des voyages, tous les tests qu’on a fait aux patients qui venaient pour un dépistage, on a une positivité de 7% à peu près. 7% pour des gens qui ne sont pas à l’hôpital, qui ne sont pas malades, ça veut dire des gens qui se baladent et qui peuvent disperser la maladie. C’est très, très, très préoccupant. Dans la période avant le déconfinement, on était descendu à 0,8%. Maintenant, 7%, c’est beaucoup! ».

Le Dr. Kenneth Coenye, médecin en chef de la Clinique Saint-Jean était venu rendre compte de l’évolution préoccupante des chiffres à Bruxelles dans l’émission Terzake sur la chaîne télévisée publique flamande. Aujourd’hui, invité sur le plateau du JT de 13h à la RTBF, il confirme l’évolution très critique du Coronavirus dans la Région en mettant en avant la disparité entre les communes situées dans et autour du Pentagone en nous disant ceci:« Fin juin, on avait une positivité de 0,8 conforme à la moyenne nationale. Aujourd’hui, on est à 6,8%. c’est une augmentation fois dix des cas qu’on dépiste. On voit les mêmes chiffres à la Clinique Sainte-Anne et Saint-Rémi à Anderlecht. C’est clair que dans d’autres communes comme à Uccle, Woluwe ou même Auderghem, ce taux est beaucoup plus bas. Il est aux alentours de 3. Donc c’est vraiment quelque chose qui est typique pour le centre ville et les communes juste autour où le mode de vie est quand même différent, où il y a quand même beaucoup plus de gens sur moins de mètres carrés, les jeunes qui sont beaucoup plus dehors et donc ça crée quand même une propagation plus importante du Covid 19. »Interrogé sur la particularité éventuelle de la population testée positive,le Dr. Kenneth Coenye commence par expliquer que sa clinique, par son implantation au coeur du pentagone dessert un bassin de population en grande partie issue de l’immigration. Ensuite, il poursuit en ces termes: « Ce sont ces gens qui se font dépister aujourd’hui et c’est dans cette population qu’on constate (NDLR: des plus forts taux de contamination), comparé à d’autres communes en périphérie de Bruxelles et qu’on peut dire qu’il y a peut-être un lien avec la population issue de l’immigration. On a par exemple vu que plein de gens qui voulaient rentrer voir leur famille au Maroc… Pour le Maroc, il était imposé de faire un test PCR avant d’y aller et dans cette population-là, on a vu pas mal de positifs ».

Les autorités marocaines en alerte sanitaire, contrairement à l’Exécutif des Musulmans de Belgique en alerte communautaire

Finalement, sans le dire, c’est probablement le Maroc qui donne les clefs de la confirmation du problème. En effet, depuis peu, le Maroc a massivement durci ses mesures sanitaires, notamment en empêchant les liaisons entre les villes, en imposant le port du masque mais aussi en imposant des tests de dépistages pour toutes les personnes entrant sur son territoire afin de juguler l’explosion des cas sur place. Il semble bien que le Maroc soit très préoccupé par le retour au pays des bi-nationaux surtout, à la veille de l’Aïd-el-Kébir, fête du sacrifice du mouton, propice à la promiscuité et à des pratiques aux antipodes de la distanciation sociale. Et ce n’est pas la fermeture administrative de l’enseigne Action située à Schaerbeek pour contravention aux règles de distanciation qui va rassurer.

Sans attendre une Christine Defraigne qui tweete plus vite que sa pensée, Bart De Wever en tandem avec le gouverneur de la Province d’Anvers, Cathy Berx – qui avait déjà mis en cause les mariages et les bars à chichas dans le retour de la maladie sur son territoire – s’est attelé à imposer un couvre-feu et le port du masque obligatoire à Anvers faute d’avoir pu prendre des mesures plus ciblées.

Le dernier indice, qui semble encore plus flagrant, d’un problème au sein de la population marocaine de Belgique, est à rechercher dans la communication de l’Exécutif des Musulmans de Belgique. En effet, cette antichambre du salafisme s’en prend très vertement à des responsables de mosquées marocaines en Flandre qui souhaitaient, avec beaucoup de sagesse, suspendre leurs activités jusqu’au 31 août pour réduire la circulation du virus. Arguant entre autre du risque de « stigmatisation », l’EMB qui se veut « autorité suprême » montre qu’il place plus haut l’image des musulmans que leur santé et celle de l’ensemble des Belges.Nos aînés qui pourraient très rapidement subir dans leur chair à nouveau les conséquences les plus dramatiques de cette montée en puissance de la maladie apprécieront. Le contribuable qui in fine encaisse tous les dommages et éponge toutes les dettes aussi.

En attendant, le Coronavirus nous aura montré qu’au MR, comme au PS ou à l’EMB, à Liège comme à Bruxelles, il se trouve des décideurs prêts à sacrifier des vies pour ne pas nuire au récit d’une immigration porteuse de tant de richesses.

Pour être complet, à côté des ces « poches » ancrées dans certains territoires où une large partie de la population est assez imperméable au concept de norme, il faut compter avec la désinvolture et le déni du virus d’une part non négligeable d’individus de tous horizons, souvent jeunes. Grâce à ce profil plus diffus, ceux-ci peuvent disséminer dans des cercles variés un virus maintenu actif par les premiers. Et des uns, comme des autres, il n’en manque pas, à Anvers, comme à Bruxelles ou à Liège. Attendons que ce que nous dira l’actualisation des chiffres de Sciensano.

Dominique Dumont