CORONAVIRUS: gel du déconfinement

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Photo de cottonbro provenant de Pexels Coronavirus gestes barrières déconfinement

Pour la première fois depuis le 11 mai, date à laquelle le déconfinement à débuté en Belgique, les conditions de ce dernier sont resserrées sur base d’une très forte augmentation du nombre des cas. La phase 5 du déconfinement qui devait intervenir le premier août est postposée. Il n’est donc plus question d’élargir la bulle des quinze personnes que nous sommes autorisés à fréquenter chaque semaine. Aucun espoir non plus de voir les foires et salons reprendre avant le 1er septembre. Quant au secteur de la nuit, il est fort probable qu’il ne puisse pas rouvrir avant la fin de l’année.

Le Coronavirus continue de circuler, et même de plus belle. Cette augmentation s’élève à plus de 90% par rapport à la semaine dernière. Le taux de reproduction est quant à lui passé au dessus de l’unité, cap à partir duquel l’épidémie progresse. 

A vrai dire, cette flambée du virus n’a rien de vraiment étonnant au vu de la multiplication des comportements inappropriés. Homo Festivus a décidément beaucoup de mal à respecter les gestes barrières. Quant aux quartiers où la loi pénale peine à s’imposer, les recommandations sanitaires ont bien peu de chance d’être prises au sérieux. D’ailleurs, les contorsions dans le discours des acteurs politiques en disent long sur le malaise, surtout quant il est ouvertement question « de ne pas stigmatiser ».

Par conséquent, le gouvernement a décidé de prendre certaines mesures. Outre le gel du déconfinement, il impose diverses obligations. Tout d’abord, le port du masque sera obligatoire dans les espaces densément fréquentés, même à l’extérieur, comme les marchés ou les rues commerçantes. Ceux-ci seront déterminés par les communes qui se voient ainsi investies de nouvelles compétences pour adopter des mesures restrictives.

Pour le secteur Horeca, outre le port du masque obligatoire pour les clients lors de tout déplacement au sein d’un établissement, il se voit soumis à l’obligation de récolter les adresses e-mail des clients et de les conserver pour une durée de quinze jours. On imagine déjà  les questions qui vont surgir au sujet de la protection des données personnelles et de la législation RGPD. On voit aussi et surtout l’impossibilité matérielle à laquelle va se heurter cette exigence peu en phase avec la réalité de terrain.

Inquiètes, à raison, par le déplacement d’activités récréatives et festives aux abords des night shops, les autorités ont décidé d’imposer à ce type de commerce une fermeture à partir de 22h. Dans le lot des mesures décidées aujourd’hui, c’est probablement celle qui aura le plus de retombées positives, si elle est effectivement appliquée… ce qui impose que le dispositif policier soit au rendez-vous. 

Quant aux personnes de retour de l’étranger, sous peine d’une amende de 250€ précise Maggie De Block, elles seront tenues de remplir un formulaire mis en ligne, pour l’instant en anglais uniquement. Ça par contre, ça sent un peu les vacances et l’impréparation… 

En somme, on dirait qu’un vent de panique commence à se lever. S’il faut bien entendu prendre des mesures pour corriger le tir et faire fléchir la courbe des contaminations, il est essentiel d’adopter des règles à la fois efficaces, applicables et non délétères. Et peut-être avant d’imposer des normes supplémentaires à l’ensemble de a population, faudrait-il commencer par imposer le dispositif existant aux éléments les plus récalcitrants. 

A cet égard, on ne peut que déplorer le laxisme dont a pu jouir la manifestation contre les pseudo-violences policières qui a rassemblé plus de dix mille personnes à Bruxelles en juin dernier. On se demande aussi quelle sera l’attitude des autorités face au respect de la bulle dans le cadre de la «fête du mouton » – autrement dit la « fête du partage » – qui va inévitablement générer de très nombreux rassemblements. Le fait que les communes soient dotées de compétences élargies pourrait poser problème à certains bourgmestres otages de leur électorat islamiste. La courbe des contaminations sur leur territoire nous le dira… 

En attendant, certains acteurs de la santé plaidaient pour l’adoption de règles plus strictes afin de casser plus nettement la montée en puissance du virus. Certains auraient même souhaité reconfiner l’ensemble de la population. On se souviendra que la médecine a aussi tué de nombreux malades en tentant de les sauver. 

Pour traverser cette épreuve, notre société doit renouer avec le civisme et le bon sens. Sinon l’Etat obèse et Darwin se chargeront de son sort.

Tatiana Hachimi