Enfin, le 26ème acte de la Conference of the Parties (en abrégé, ‘COP’), ou Conférence des Etats signataires, s’est achevée ce week-end à Glasgow, mais en eau de boudin.
La grande-messe annuelle du catastrophisme écologiste et de l’apocalypse climatique n’est même plus boudée, mais désormais ouvertement méprisée par les principales puissances polluantes actuelles telles que la Chine et les USA ou à venir, comme l’Inde par exemple. Voilà qui en réduit considérablement la crédibilité.
A l’analyse, l’exercice s’apparente à un vulgaire concours de Miss Univers, durant lequel les dirigeants occidentaux, défilant à la tribune parés de leurs plus beaux atours environnementaux et climatiques, débitent des discours aussi grandiloquents que parfaitement creux et contradictoires, allant jusqu’à instrumentaliser honteusement les victimes des tragiques inondations de cet été, à l’instar de notre Premier Ministre De Croo ou de la Ministre fédérale du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal, Khattabi.
Le pathos plutôt que la raison
On notera que c’est la même Ministre fédérale qui, toute honte bue, s’empressa de signer à Glasgow la déclaration sur la fin du financement public international des combustibles fossiles, tout en prévoyant de remplacer (sans qu’aucune étude d’incidence n’ait été réalisée au moment de cette prise de décision, comme l’a avoué benoîtement Olivier Deleuze) l’énergie nucléaire, très peu émettrice de CO2, par le gaz, énergie fossile grande émettrice de CO2. Il est vrai que dans ce combat, la Ministre fédérale Khattabi est confortée par la Ministre fédérale de l’Energie, Tinne Van der Straeten, ancienne avocate de Wingaz, filiale du groupe gazier russe Gazprom. L’hypocrise en plus, elle fait mieux que les USA, la Chine et l‘Inde qui ont joué cartes sur table pour s’aménager une -notable- exception qui sécurise leur consommation de … charbon! Non, la COP 26, ce n’est pas un festival du rire. C’était très sérieux. D’ailleurs, son président, le fragile britannique Alok Sharma a clôturé l’événement sur un “instant émotion” le cœur serré et la larme à l’oeil.
Il en va de la convergence des luttes comme de celle des intérêts particuliers. C’est ce qu’ont parfaitement compris les ‘grandes’ ONG et les média. Ainsi, ces Conférences des Etats signataires permettent aux premières d’attirer toujours plus de subsides et subventions et aux seconds de vendre du papier.
Le caractère hypocrite de ces ‘COP’ pourrait prêter à sourire s’il n’était tragique pour le monde occidental dont les populations seront très vraisemblablement soumises à des restrictions de liberté qui, aujourd’hui, nous paraissent inimaginables.
La liberté de se déplacer, que ce soit sur de longues ou de courtes distances, semble déjà bien dans le viseur des autorités qui pourraient très bien la subordonner par exemple à la détention d’un pass environnemental, et qui en tout cas, cherchent déjà à la rendre inabordable. Ainsi, la Ministre flamande de la Mobilité, Lydia Peeters (Open Vld), a annoncé ce 08 novembre 2021 qu’elle veillera à rendre l’accès à l’automobile « beaucoup plus cher ». Vous imaginez votre voiture intelligente vous annoncer que vous avez dépassé votre quota de kilomètres motorisés autorisés tout en refusant de se mettre en route?
De même, il est très plausible de penser qu’à (très) court terme ces mêmes populations occidentales, pourtant dotées des technologies idoines, seront contraintes de vivre dans un environnement marqué par les carences énergétiques ou des prix énergétiques exorbitants.
Le bonheur est dans la culpabilité
Obnubilé par une assez récente haine de soi et une culpabilité aussi imbécile que déplacée, au demeurant savamment entretenue par une certaine presse, le monde occidental aura ainsi sciemment organisé, notamment grâce à ces funestes ‘COP’, à la fois son effacement technologique et sa précarité énergétique. Pourtant c’est précisément grâce à une énergie abondante et bon marché qu’il pût sortir, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale du marasme pour devenir une superpuissance économique.
Aujourd’hui, les ‘COP’ ont pour objectif d’inciter les Etats occidentaux soit à s’effacer au profit des Etats dits en développement, au premier rang desquels la Chine, le Brésil, l’Inde ou la Russie (les très dynamiques ‘BRICS’), soit à s’engager en faveur d’une politique continue d’indemnisation et de compensation des “pays pauvres”, sous l’œil concupiscents des républiques bananières toujours à l’affût d’une nouvelle manne financière dans laquelle piocher…
Dans le rôle du money slave, on reconnaît le dirigeant européen (alias “Blanco Blabla”) qui durant deux semaines a pu se faire humilier pour son argent. “Sale pollueur”, “sac à carbone”, “traînée de blabla” lui lance Greta Domina, le tout dans une effroyable débauche de carbone pour déplacer -souvent en jets privés- des délégations climatiques pharaoniques.
Sous cet angle, les Conférences des Etats signataires apparaissent comme le prolongement dans le domaine environnemental et climatique de la cancel culture et du wokisme le plus virulent… Le wokisme ce trouble psychologique de masse, est une sorte de masochisme collectif qui met en scène des Occidentaux “nés – coupables” de tous les maux, ce qui lui permet d’être décliné à toutes les sauces. On comprend très vite que l’écologie offre un formidable terrain d’expansion à cette pathologie sociétale car honnêtement qui voudrait avoir l’air de nuire aux forêts, aux dauphins ou aux écureuils?
Derrière le paravent des bons sentiments, “cash, coal, cars, trees” pour reprendre le mantra Boris Johnson…
J-L. Erlovsen et Tatiana Hachimi