Depuis les dernières élections régionales et la mise en place du nouveau gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, on assiste médusés à la prise de pouvoir des forces écologiques les plus radicales. Pourtant, leurs élus au sens large ne représentent qu’un peu plus de 25% des Bruxellois, groupes linguistiques confondus.
Un deuxième phénomène est tout aussi interpellant : c’est l’importance prise par les néerlandophones dans les décisions concernant la mobilité et l’urbanisme. En effet, deux ministres comptant au total 8.882 voix de préférences, soit environ 1,80% des votes exprimés, semblent désormais investis d’une mission quasi-divine : transformer la capitale de l’Europe, de la Flandre (?) et accessoirement de la Belgique, en un frais bocage fleuri où butinent abeilles et virevoltent les rouges-gorges, et où toute trace de véhicule thermique, mais aussi de commerce et d’industrie, auraient laissé place à de la verdure !
On pourrait évidemment applaudir des deux mains cette envie bucolique, sauf que les détenteurs de 22 sièges (dont certains gracieusement offerts par la constitution, en oubliant le principe sacré d’« un homme/une voix ») sur 89 (et là, fatalement, on arrive soudain à une représentativité de 24,7% !), ont l’air d’avoir la bride politique sur le cou, et sont désormais libres d’entreprendre tout et n’importe quoi. Concertations, études d’incidence, permis d’urbanisme, appels d’offres : hop, à la trappe !
Bien sûr la crise du Covid 19 n’est pas étrangère à cette étonnante manière de comprendre la démocratie. Car le confinement a eu ceci de bon pour nos deux ministres, c’est que le bon peuple – d’habitude plus prompt à brandir le poing – était interdit de manifestation (le masque étant inutile à cette époque, comme l’on sait…).
Bien sûr une partie de nos concitoyens (généralement très à gauche, la trentaine bien assurée, citadins invétérés, mais campagnards qui s’ignorent…) ont vu d’un très bon œil l’arrivée de ces prometteurs d’un Monde nouveau qui, à l’inverse d’Alphonse Allais, souhaitent amener la campagne à la ville !
Mais quid des autres ? A part lancer tous azimuts des enquêtes et des sondages truffés de questions qui ressemblent plus à des réponses, orientées toutes dans la même direction (une marque de fabrique de ces cabinets !), leur opinion a-t-elle été sollicitée ? Jamais !
Dans cette catégorie, on trouve les automobilistes et les motards, autrement appelés également « Les vaches à lait de l’Etat ». Ils ont rapporté en 2018 aux finances publiques, tenez-vous bien, plus de 21,7 milliards d’euros ! Et pourtant, nos délicieux représentants régionaux – mais aussi fédéraux – leur suppriment le droit de circuler dans les LEZ (décision en attente sur leur légalité au conseil d’Etat) pour les moins chanceux (petites gens, personnes âgées, petits indépendants…), ferment des rues pour les « apaiser », limitent les vitesses à 30km/h, 20km/h, voire 10km/h, suppriment des bandes de circulation et des places de parking à tour de bras, placent des parcmètres aux tarifs prohibitifs partout, parlent désormais d’un permis à points et d’une « taxe intelligente », et j’en passe et des meilleures…
Cependant, eux, et jusqu’à présent, ils n’ont qu’un droit : celui de se taire !
Alors, aujourd’hui, j’ai décidé de prendre la plume pour faire enfin écho à la rage qui gronde…
Car oui, les automobilistes et les motards en ont marre ! Ils sont déjà 23.000 sur le groupe Facebook « L’automobiliste en a marre » à le crier haut et fort…
Lucien Beckers – président de l’ASBL Mauto Défense – créateur du groupe Facebook.