BRUSSELS DIALOGUE: appréhender le futur à l’aune des Objectifs de Développement Durable

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Les 22-23 octobre 2021 s’est tenue la troisième édition du Forum international
Les 22-23 octobre 2021 s’est tenue la troisième édition du Forum international "Brussels Dialogue

Les 22-23 octobre derniers, s’est tenue la troisième édition du Forum international « Brussels Dialogue », une plateforme d’échange d’expériences et d’idées destinée à la jeunesse russe et européenne portée par la Maison Russe Bruxelles-Europe. Consacré cette année aux Objectifs de Développement Durable, l’événement a réuni des experts européens et russes, des représentants de l’ONU, de l’Union européenne, des organisations de jeunesse actives dans le volontariat, des étudiants et un public qui souhaite contribuer au développement d’un avenir meilleur.

Un vision prospective

Sortant des sentiers battus des grandes messes diplomatiques où tout le monde s’écoute poliment avant de s’applaudir, cet événement a été conçu de façon à provoquer les échanges et produire une réelle émergence des idées.

Ainsi, le Forum a démarré le 22 octobre par un très instructif atelier intitulé #ForeSight dans lequel les participants étaient invités à co-construire des scenarii du futur grâce à une méthode d’animation de groupe participative, itérative et incrémentale menée de mains de maître par Dmitry Polikanov, chef adjoint de l’Agence fédérale russe à la Coopération (Rossotrudnichestvo).

L’atelier de prospective #ForeSignt conduit par Dmitry Polikanov

Concrètement, les participants à cet atelier avaient pour mission d’établir une liste des priorités parmi les 17 objectifs de développement durable énoncés par l’ONU dans son agenda 2030. Très vite, on a vu que les préoccupations des jeunes s’orientaient vers la pauvreté, l’enseignement, la santé, l’énergie et le climat. Si ils ont été nombreux à pointer des risques de crises énergétiques et une augmentation des tensions et de la violence, personne n’a évoqué la guerre comme possible scénario du futur. Au contraire, l’accent s’est plutôt porté sur la nécessité de coopérer et de se saisir toutes les ressources, y compris digitales, pour permettent d’intensifier les échanges sur le plan international et pour atteindre la durabilité à travers des modalités concertées. « C’était une belle occasion d’échanger des opinions et des idées sur l’écologie. La session de prospective a été vraiment utile dans la mesure où elle nous a permis de réfléchir et de regarder beaucoup de choses. différemment » a déclaré Chloé Moullec, membre du Comité diplomatique et étudiante en relations internationales à l’issue de cet exercice qui montre que la Russie monte désormais en gamme aussi sur le volet des soft-skills.

Des échanges 360°

Le lendemain, la séance plénière qui s’est déroulée dans le centre de conférence du NHow Brussels Bloom a vu se succéder des intervenants issus d’horizons très variés pour aborder dans différents panels et sous des angles spécifiques le vaste champ couvert par les Objectifs de Développement Durable de l’agenda 2030 de l’ONU qu’il convient de traduire en actions.

« Les ODD sont un concept, un programme et une image. Faire de cette image une réalité est un grand défi. – Nous sommes confrontés à ce défi mondial, et nous avons besoin que tout le monde soit prêt à agir et capable de s’adapter », a déclaré Alexander Plakida, président du conseil d’administration du Réseau du Pacte mondial des Nations Unies en Russie.

« Les jeunes sont de précieux innovateurs et agents de changement, et nous devons encourager leur participation à la construction d’un monde meilleur et à la promotion de la gouvernance démocratique et du changement. La pandémie de COVID-19 a eu de graves conséquences socio-économiques à travers le monde. La participation des jeunes est essentielle pour notre avenir. Ce sont eux qui jouent un rôle clé dans la lutte contre la pandémie et dans le processus de reprise », a déclaré Alexey Borisov, premier vice-président de l’Association des Nations Unies pour la Russie soulignant le rôle déterminant joué par la jeunesse.

Selon Dorottya Priskin, responsable de la jeunesse et de l’éducation au Programme des Nations Unies pour l’environnement, « un milliard de personnes dans le monde sont engagées dans des activités de volontariat, et le potentiel d’un véritable changement mondial est énorme» en insistant sur l’importance du volontariat dans la dynamique de changement et avant de passer la parole à d’autres acteurs qui ont illustré cet aspect du côté russe et européen.

Dans la foulée, Leonor Wiesner, Program Manager du Youth Policy and Programmes, en charge d’Erasmus+, de la Jeunesse et du Corps européen de solidarité à la Commission européenne a détaillé les différentes formules qui s’ouvrent aux jeunes européens et russes pour s’investir dans des missions de volontariat (qui offrent souvent une belle opportunité de se construire une expérience valorisable sur le marché du travail) avant de conclure par ces mots :«Si nous donnons tous une petite contribution à la société, cela deviendra quelque chose de grand et de significatif pour changer notre monde pour le mieux»

L’après-midi fut aussi ponctué d’interventions consacrées à des approches intégrées pour atteindre les ODD dans le domaine des objectifs climatiques, du développement d’infrastructures durables, de la construction de villes intelligentes et de sociétés inclusives et du développement de la science, de la technologie et de l’innovation. Des PME et des ONG belges et russes ont aussi présenté leur action dans la promotion d’infrastructures plus vertes et plus durables..

La séance plénière du forum s’est terminée par une présentation des résultats de l’atelier de prospective #Foresight suivie d’une synthèse des résultats du forum. Dmitry Polikanov (Rossotrudnichestvo). En guise de conclusion, il a souligné l’importance de l’organisation d’un tel forum en ces termes: « Je pense qu’il est très important d’organiser de tels événements car cela crée une plate-forme de communication pour les jeunes de différents pays qui peuvent se réunir sous l’égide du Brussels Dialogue et communiquer ainsi avec leurs pairs et collègues, y compris ceux de Russie. Nous manquons cruellement de tels espaces d’échange dans la période difficile que traversent les relations russo-européennes.  Il est particulièrement justifié que cela touche les jeunes, car l’avenir leur appartient comme il leur appartiendra de résoudre les problèmes mondiaux dont nous parlons aujourd’hui« .

Une clôture festive et culturelle

Pour clôturer le forum, le public a été invité à rejoindre la Maison Russe Bruxelles-Europe pour une fin de programme très culturelle durant laquelle les participants ont pu prendre part aux votes pour départager les projets de fresque murale et assister au dépouillement  des résultats du concours #StreetArt organisé conjointement avec le Tavrida Art Cluster. Les gagnants sont les lauréats Fyodor Bugayan et Julia Skorniakova, dont les œuvres décoreront les murs de la Maison Russe à Bruxelles.

Le projet de Fyodor Bugayan pour la Maison Russe Bruxelles-Europe.

La troisième édition du Brussels Dialogue s’est refermée sur une note musicale qui a vu se succéder le quatuor belge Guillaume Lepoutre Quartet Jazz Manouche et le duo pop russe Nansi & Sidorov qui ont eu droit tout deux aux applaudissements nourris du public tout comme Vera Bounina, directrice de la Maison Russe Bruxelles-Europe et son équipe qui portent cette initiative d’envergure depuis trois ans, sans coup férir, malgré les innombrables obstacles sanitaires qui ne manquent pas de surgir depuis deux ans.

Tatiana Hachimi