ARIZONA : OUVERTURE DE LA CHASSE AUX CHIMÈRES. LE CHÔMEUR EST DANS LE VISEUR !

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ARIZONA: la chasse aux chimères est ouverte, le chômeur est dans le viseur! Photo de Florin pour Pexels.
ARIZONA: la chasse aux chimères est ouverte, le chômeur est dans le viseur! Photo de Florin pour Pexels.

La coalition Arizona, par la voix de son ministre Clarinval, se réjouit de l’exclusion programmée de 100.000 chômeurs. Dans un contexte de déclassement industriel et de ruine des finances publiques, cette mesure homéopathique sur le plan économique risque de faire sauter une digue sociale que le politique ne parviendra pas à retenir car elle est profondément injuste. C’est donc une très mauvaise idée qui pourrait s’avérer lourde de conséquences. Voici pourquoi.

SANS FAUSSE MÉRITOCRATIE

C’est un mantra des partis d’obédience libérale : le chômeur est un nuisible qui mérite tout notre mépris. Ce discours est porté par le MR, la NVA et même une partie des Engagés. Haro sur le baudet ! Travailleurs de toutes les entreprises, liguez-vous contre ce parasite ! Et tout ce beau monde d’invoquer la méritocratie pour justifier le sacrifice… Mais se montrer méritant, c’est être estimable. Or parmi les donneurs de leçon, on retrouve un sacré paquet de gens  grassement payés pour détruire tout ce qui faisait la prospérité de notre modèle.

Prenons l’exemple de ministres comme Verhofstadt ou Tinne Van der Straeten qui, en oeuvrant à la fin du nucléaire, auront condamné la Belgique à une impasse énergétique sans précédent qui se chiffrera en centaines de millions pour la population. Doit-on qualifier ces deux individus de « méritants » ou de « nuisibles » ?

Les élus belges, dont Zoé Genot, qui ont fait libérer Oussama Attar, le cerveau des attentats de Paris et de Bruxelles, sont-ils des « méritants » ou des « nuisibles « ?

On pourrait allonger à l’infini la liste de tous ces « méritants » qui commettent le pire et tout cela pour un salaire astronomique, tant notre petit pays regorge de talents de ce type ! Doit-on inclure les régiments d’employé-e-s engagé-e-s sur base de compétences comparables à celles qui ont fait la gloire de Monica Lewinsky ? C’est bien «  MeeToo », mais il faudra un jour se pencher sérieusement sur l’ampleur de la promotion canapé.

Nos élus nous coûtent très cher.  La DH a révélé des chiffres dans une double page consacrée au salaire des ministres qui ne fait pas l’impasse sur de très choquants frais non justifiés. En soi, gagner de l’argent, et même beaucoup, est parfaitement légitime. Mais pour quel résultat ?

La DH a consacré un dossier aux salaires des ministres https://www.dhnet.be/actu/belgique/2025/04/12/250-000-euros-par-an-sans-compter-les-frais-voici-les-salaires-de-nos-ministres-LVA3G7ZZC5F3DLIWHAFUFPBRIY/

Quand sous le ministère de Petra De Sutter une société anonyme de droit public  comme B-Post dévisse de 77% en 5 ans, on se demande quelle est la part du mérite? Que dire de Proximus, ex-opérateur télécom historique éjecté du Bel20 en 2024 ! On continue avec la descente aux enfers d’Umicore depuis que l’Etat belge est monté au capital ?

Faut-il revenir sur la signature par Charles Michel du Pacte de Marrakech qui a laissé ouvertes les vannes de l’immigration qui ne cesse d’augmenter depuis la fin du Covid ?

Toutes ces politiques qui se soldent par des échecs puisqu’elles augmentent significativement les dépenses publiques justifient-elles un tel salaire? Faut-il rétribuer tranquillement ceux qui font gonfler la dette ? A l’heure où il s’agit de condamner à mort économiquement (et pas que) des dizaines de milliers de chômeurs, la question mérite d’être posée.

Elle est d’autant plus vive que le système politique ne repose pas que sur ses élus et ses institutions officielles. Pour se maintenir au pouvoir, les partis politiques qui swapent les ministères depuis des décennies ont besoin de la nébuleuse du monde associatif,  cette administration publique fantôme et opaque chargée d’élaborer et de diffuser le narratif officiel en matière d’environnement, de diversité, de fiscalité…

Pour rappel, en Belgique pays où personne n’ a été capable depuis 1830 de fournir une définition précise de ce qu’est un « subside », il y a une somme de 66 milliards dont la trace a été perdue en 2023 ! Evaporée, parce qu’en Belgique, on nourrit l’écosystème des asbl dans la plus grande opacité. On finance tout et n’importe quoi, même le pire à travers des centaines de milliers de postes pour la plupart tous axés sur la promotion du wokisme.

C’est bien entendu sur cette immense boîte noire « peri-politique » qu’il faudrait prioritairement envoyer les foudres de la rationalisation. Le contribuable a-t-il vocation à financer des Publifineurs ou des Molengeeks ? L’Arizona dit vouloir cadastrer ces flux financiers. C’était évidemment par là qu’il fallait commencer pour stopper l’hémorragie des dépenses ! Comme le DOGE l’a montré aux USA avec la remise à plat de l’enveloppe USAID, ce poste constitue un point névralgique du budget. C’est là que se cache tout ou partie de nos 66 milliards évanouis. Les parasites, les vrais, sont ceux qui vivent de l’opacité du système. Combien de milliards pour subsidier les dépassement budgétaire de l’éolien en mer, les écoles de devoirs qui radicalisent, l’amicale de creveurs de pneus de 4×4, … Les parasites, les vrais, prospèrent sur ces 66 milliards. Les chômeurs,eux, ne sont qu’un petit arbre qui cache une véritable jungle.

Radio Judaïca a interrogé l’économiste Etienne de Callataÿ pour éclaircir la disparition de 66 milliards des radars des comptes publics belges.

INSIGNIFIANT, BÊTE ET MÉCHANT

Avec un courage non feint, le gouvernement Arizona, fort avec les faibles, s’en prend aux chômeurs ! Le MR entend « sauver » entre 1,5  milliards. La NVA plus optimiste table sur 2,5 milliards. Comme si le chômeur allait par la magie de la pression renouer automatiquement avec l’emploi. De nombreuses études montrent que les retombées de telles politiques sont nettement moins glorieuses. Elles vont engendrer d’importants transferts, de l’ordre de 30% vers les CPAS qui prennent en charge de façon beaucoup holistique et donc coûteuse.  Une partie retrouvera un emploi, mais sans salaire de ministre de nature à alimenter correctement les caisses de l’Etat.  Enfin, une partie disparaîtra parce qu’elle dépendra de la solidarité familiale ou quittera le pays. Ce sera une perte sur le long terme. Au final, les gains risques d’être inexistants. Par contre la casse sociale…

C’est donc aussi une erreur politique. Dans leur aveuglement,  le MR ou la NVA qui prétendent se distinguer de la gauche ne réalisent pas qu’en s’en prenant aux chômeurs, ils s’en prennent à leur électeurs. En 2025, la classe moyenne qui constitue traditionnellement leur socle est gagnée dans ses couches inférieures par un chômage qui a vocation à s’étendre. Combien de caissières du Cora de Rocourt ont voté pour le MR de M. Clarinval ? Une chose est certaine, on ne les y reprendra plus.

Avant d’envoyer des chômeurs à l’échafaud, il faut d’abord se demander si dans ce pays, il est encore possible de vivre de son travail ? Pour de très nombreux indépendants, ce n’est plus le cas. Pour les salariés, cela devient de plus en plus difficile.

L’Arizona semble ne pas réaliser que la population s’enfonce de plus en plus profondément dans la précarité, et que lorsque la classe moyenne rétrécit, son assiette fiscale et son  électorat suivent le mouvement. Les résultats économiques escomptés risquent fort de ne pas être à la hauteur des espérances. Par contre, le ressentiment pourrait devenir incontrôlable. Voilà qui n’augure rien de bon pour une coalition qui risque de vivre l’enfer qu’elle destine aux boucs émissaires qu’elle a désignés.

On ne nie pas que le chômage puisse faire l’objet d’abus. Cela ne justifie pourtant pas de supprimer l’outil, a fortiori sans alternative crédible. Prive-t-on les administrations ou les entreprises de papier de toilette sous prétexte que des employés indélicats en volent systématiquement ?

Avant de supprimer le chômage, il faut s’assurer que des alternatives viables existent pour tous, que ceux qui veulent travailler puissent vivre de leur salaire. Or, en Belgique, cela devient un mirage pour de plus en plus de travailleurs pauvres.

UN OBJECTIF DE 2 OU DE 66 MILLIARDS?

On entend souvent les politiques pérorer sur les emplois non pourvus. Il suffirait de « traverser la rue ». Effectivement, beaucoup d’emplois ne trouvent pas acquéreur. Différents facteurs peuvent l’expliquer, comme l’inadéquation des formations par rapport aux métiers en pénurie . Mais on ne peut pas nier que travailler, pour les traitements les plus bas, s’apparente de plus en plus à un sacrifice dans ce pays ! Les salaires y font l’objet d’un niveau de prélèvement indécent. Il frustre autant les chômeurs qui voudraient travailler que les employeurs qui voudraient les embaucher.

Tout l’art du politique consiste alors à diviser pour mieux régner. Dresser les uns contre les autres avec la complicité des syndicats et des organisations patronales pour mieux prélever sur la bête. Voilà la dialectique infernale qui détruit nos social démocraties pour alimenter le cycle de l’argent magique… 66 milliards, on a dit ! Les uns jouent à défendre le patronat. Les autres prétendent se fouler la rate pour les travailleurs. Pour rappel, c’est le désormais eurodéputé PS Di Rupo qui avait envoyé les premiers chômeurs à l’abattoir. Et les uns et les autres de s’entendent pour former des coalitions qui taxeront toujours plus.  L’objectif est de distribuer une montagne de milliards à leurs amis anti-nucléaires, pro-vélos, non- binaires- hamas -friendly payés pour refléter 50 nuances d’un parti unique. Tous ces organismes militants sont en campagne permanente pour le compte des candidats qui les nourrissent.

C’est de cette dynamique toxique qu’il faut se défaire. Il est injuste et contreproductif de ne pas cibler prioritairement ceux, nombreux, qui bénéficient d’emplois protégés. D’autant que le chômage n’est pas un véritable privilège mais un filet de sécurité qui permet de survivre, sans se chauffer et en mangeant de la nourriture périmée. L’argent versé au chômeur est réinjecté dans l’économie (à l’inverse de l’économie Western Union générée par les migrants qui sort du pays pour ne jamais y revenir).

Un chômeur coûte aussi nettement moins qu’un prisonnier. Et pourtant, on préfère garder les criminels bi-nationaux dans nos prisons surpeuplées plutôt que de les renvoyer purger leur peine ailleurs. Qu’en conclure sinon qu’un chômeur vaut moins qu’un criminel bi-national aux yeux de l’Arizona ? Au rayon des injustices, continuons avec les postes et les contrats obtenus par copinage ? En Belgique, il y a tant à faire pour assainir le marché de l’emploi et le délester de toutes ses régulations, de tous ses obstacles administratifs et financiers : Augmenter la flexibilité ; remettre en question le statut de la fonction publique pour le réduire à sa portion congrue ; permettre à plus de personnes de travailler en tant qu’indépendant, moyennant une réduction significative des taxes et des démarches administratives.

Voilà autant de chantiers auxquels il aurait fallu s’attaquer avant de toucher aux règles du chômage dans un pays qui n’a même pas adopté un statut d’autoentrepreneur digne de ce nom.

Au contraire, l’Arizona a foncé tête baissée sur un symbole sans réelle préparation, sans le moindre égard pour le sentiment d’injustice que ses décisions à l’emporte-pièce vont susciter dans la population. Plutôt que de chercher à évaluer l’efficacité des dépenses de notre pays, parmi les plus élevées au monde, le couperet tombe sur le bas de la classe moyenne qui vit dans la panique son déclin en direct.  Supprimer le chômage à l’aube de grandes vagues de licenciements inaugurées par Audi et Cora sur fond de désindustrialisation massive et de grand remplacement par l’intelligence artificielle n’a rien de visionnaire.

Ce gouvernement, parce qu’il est incapable de se montrer disruptif et de sortir des vieux  schémas hérités de l’après-guerre aligne toutes les planètes pour mordre la poussière et servir la soupe à l’extrême-gauche. Payer près de 300.000 € par an les ministres dits « de droite » pour faire progresser le PTB, voilà comment pourrait se solder cette initiative. Et cela se confirme quand, faible avec les forts, le ministre Clarinval s’empressé de préciser: « Je tiens à rassurer les artistes, on va garder leur statut en l’état ». Pas question de mobiliser contre soi le bruyant petit monde la culture accro à ses privilèges comme Pierre Palmade à sa coke. Mieux vaut le laisser militer gentiment pour Ecolo et le PTB. Cela déforce le PS et comme c’est contribuable qui paye, pourquoi se gêner?

Après tout, au tournant des années 2000, c’est un « baby Thatcher » qui a livré la Belgique aux écologistes. On ne rattrapera jamais ce choix fatal qui nous plombera jusqu’à la reconstruction d’un parc nucléaire suffisant. Comme on ne pourra plus le financer, même en pendant tous les chômeurs à un croc de boucher, notre pays ne peut que poursuivre son décrochage. Il n’est pas né le gouvernement qui nous sortira de ce vortex. Il nous faudrait un Milei. On a un Clarinval…

Un jour, l’idée de remettre, pour un coût modique, les rênes du pays aux meilleurs représentants de l’intelligence artificielle comme Grok ou ChatGPT dotés d’un QI supérieur à 150 fera son chemin. Ils se chargeront sans état d’âme de l’ajustement du chômage des ministres sur les autres catégories de sans-emploi. Cela dit, même une antique machine à calculer Texas Instruments de 1984 aurait pu nous indiquer qu’il y avait nettement plus à gagner en s’attaquant à une niche de 66 milliards que de 2 milliards. Si l’omerta sur cette disparition inquiétante venait à être levée, nous ne manqueront pas de tenir le lecteur informé. En attendant, silence radio et suite au prochain baromètre politique…

T.H.