Rebut, un billet de l’Objecteur Médiatique
C’est l’histoire d’un échec, d’un terrible échec qui coûtera des vies par dizaines de milliers et des dépenses par dizaines de milliards aux pays européens victimes de la bureaucratie centralisée les ayant empêché d’organiser leur propre réponse vaccinale à la pandémie chinoise du coronavirus. Comme elle avait géré de façon calamiteuse son département au temps où elle était ministre de la Défense en Allemagne, Ursula von der Leyen a accumulé les erreurs, ces derniers semaines, dans l’approvisionnement et la gestion collective du vaccin censé mettre fin au calvaire de l’Europe.
Sa stratégie chaotique vaut aujourd’hui aux « 27 » d’avoir tout au plus inoculé l’antidote à 3 % de la population alors que la Grande-Bretagne, libérée de ses fers avec l’Union, en a déjà administré à 14 %. Plutôt que de reconnaître ses échecs, la présidente a préféré blâmer ses fournisseurs et agiter les représailles à leur égard non sans avoir accusé au passage le Royaume-Uni d’égocentrisme et aggravé son cas en allant jusqu’à insinuer qu’il avait mis en danger les Britanniques les plus vulnérables en précipitant sa campagne de vaccination.
Dans un gouvernement normal, von der Leyen aurait déjà été débarquée depuis belle lurette. Mais voilà, n’ayant pas été élue, la belle Ursula ne peut être virée. Comme le souligne le rédacteur en chef politique du grand quotidien allemand Bild : « Angela Merkel lui a ordonné de partir à la Commission européenne. Tout comme l’Europe le fait depuis des décennies avec son personnel politique mis au rebut, elle a été éliminée, comme des déchets nucléaires, dans le dépôt final de Bruxelles ».
Terrible condamnation que celle-là, illustrant ce que pensent depuis des années des peuples européens auxquels le Système a imposé sans leur aval une tutelle aussi technocratique que carcérale. Comme le suggère Bild, la tradition, qui ne date pas d’hier, veut donc qu’on recycle à la Commission européenne toutes celles et ceux qui ont échoué dans la politique intérieure de leur pays et qui, paradoxalement, sont propulsés à des postes où ils sont amenés à prendre des décisions pouvant affecter l’existence de centaines de millions d’Européens.
La Belgique emmené par le duo Michel-Reynders foisonne d’exemples à la von der Leyen, de ces parachutages éhontés où, pour prix de leurs tribulations, de leurs plantages et de leurs revers, les dirigeants chez eux blacklistés reçoivent sous forme de promotion pécuniaire et médiatique une récompense à tous égards amorale. Peut-être l’acuité et la gravité de cette crise auront-elles eu en fin de compte pour seuls mérites de projeter toute la lumière sur les incompétences, les incuries et la totale inefficacité de cette Union de bric et de broc dont l’unité ne tient plus qu’à un fil, à coups de compromis, de subterfuges et de bakchichs.
Seul, le fameux plan de relance qui, en vérité, va tout juste permettre au Etats d’éponger une infime partie de leurs dettes abyssales tient encore l’édifice debout. Mais au second Brexit, c’en sera fini de cette Europe dont tous les rêves se transforment d’une décennie à l’autre en autant de cauchemars.
Ce n’est pas un hasard si, sentant passer le vent du boulet, Bruxelles vient d’imposer à l’Italie de confier à Draghi le soin de sauver les meubles. L’ex patron de la BCE devra prioritairement veiller à ce que la montagne de milliards promis aux Transalpins ne termine pas dans la poche des mafias du Sud.
Super Mario va devoir la jouer finement. Car s’il échoue dans son entreprise, c’est toute la Botte qui pourrait basculer dans le chaos. Et précipiter, qui sait, l’Italiexit…