Et si Bart De Wever n’était en fait qu’un petit rigolo ?

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Image par armennano de Pixabay, Bart De Wever, bourgmestre d'Anvers

Par Drieu Godefridi, PhD

On ne compte plus les mâles déclarations du bourgmestre d’Anvers sur les Wallons, de franstaligen, l’ingouvernabilité de la Belgique, les libéraux qui devront « se mettre à genoux et ouvrir la bouche » (sic) et autres joyeusetés.

Le message est toujours le même : I’m the boss ! Le patron, c’est moi ! Le visionnaire, c’est moi ! L’avenir de la Flandre passe par moi ! Moi, moi, MOI ! D’ailleurs, explique-t-il dans ses interviews, je sais depuis tout petit que « j’ai une mission » ! Jésus ne parlait pas autrement.

La réalité de Bart est moins christique. Trois illustrations.

En 2019, le « boss » décidait mâlement de quitter le gouvernement fédéral en raison de son désaccord sur la signature du pacte de Marrakech. Cela tandis que la N-VA était — à l’époque, de loin — le premier parti du gouvernement et que la raison lui commandait de rester en place, quitte à forcer une crise. Mais le chef visionnaire a préféré déserter, ce qui nous a valu 18 mois d’une coalition ultraminoritaire qui a mené une politique de gauche et d’extrême gauche flirtant régulièrement avec le n’importe quoi (cfr. la saga désormais légendaire des « masques »).

Été 2020 : après un an de tergiversations, une coalition de partis — flamands et francophones — apporte au « boss » sur un plateau la coalition « Arizona », majoritaire à la Chambre sans les socialistes wallons. Comment le chef pourrait-il ne pas s’en réjouir, lui qui a fondé sa carrière sur le rejet dégoûté du socialisme wallon et le refus de gouverner avec les socialistes wallons ? Mais le boss a une nouvelle « vision » : c’est lui qui va aller repêcher les socialistes wallons pour gouverner avec eux ! Clausewitz, sors de ce corps !

Écartant d’une bouche méprisante les partis « Arizona », celui qui aime à se profiler comme le « Darth Vader » de la politique belge (sic) annonce qu’il gouvernera, outre les socialistes wallons, avec les libéraux ou l’extrême gauche écologiste, selon son bon vouloir.

Résultat : libéraux et écologistes refusent la Vision du Leader naturel et mettent en place l’un des gouvernements les plus à gauche depuis 1945. Alors même que les Flamands n’ont jamais voté autant à droite : vive le chef !

Les derniers sondages pointent la N-VA à 20%, soit le score du VLD ou le CD&V il n’y a pas dix ans. À 20%, on n’est patron de rien du tout, sinon de ses 20%.

Jésus De Wever restera dans l’histoire comme un bon bourgmestre d’Anvers.

Drieu Godefridi, PhD