C’est l’histoire d’une avancée enfin significative dans le processus visant à désembourber la Belgique de l’ornière dans laquelle l’a précipité voici plus d’un an demi, avec une rare inconscience, M. Marrakech.
Conscients du risque majeur qu’ils courent s’ils retournent anticipativement aux urnes, le PS, menacé par le PTB et la N-VA, phagocytée par le VB ont choisi d’enfin se réconcilier et de se parler. Nommés informateurs, Paul Magnette et Bart De Wever ont déblayé le terrain truffé de mines avec une telle célérité et un tel entrain qu’ils seraient tout prêt d’accoucher d’une alliance tombée du ciel.
Sauf que la bulle des 5 composée des socialos, des sociaux chrétiens et des nationalistes ne disposerait pas encore, à quelques sièges près, de la majorité parlementaire requise pour offrir au pays la chance d’être enfin dirigé par un gouvernement maître de son programme et de ses décisions.
Et c’est là qu’à la surprise générale, les tractations en cours viseraient à exclure de la future coalition un parti libéral qui tenait jusqu’ici toutes les cartes en main, allant jusqu’à identifier avec une représentation riquiqui 7 ministres dans l’attelage fédéral au surplus gouverné par une Première ministre de la même famille.
S’il est un point sur lequel semblent prioritairement se rejoindre les deux émissaires royaux, c’est celui d’adresser le carton bleu de l’exclusion au MR qui acquitterait tout à la fois au grand comptant ses louvoiements incessants entre gauche et droite et l’irritante outrecuidance de son nouveau président.
Au passage, De Wever ferait payer très chèrement aux amis de Michel leur acte de haute trahison ayant rompu la confiance de son parti en signant le maléfique pacte onusien ayant provoqué le départ anticipé de la N-VA, la chute du gouvernement et le début de tous les ennuis pour une nation aujourd’hui ruinée budgétairement, économiquement et socialement.
Quant à Magnette, il rappellerait que la vengeance est un plat qui, surtout en période caniculaire, se déguste froid, l’Empereur aux petits pieds de la future république populaire de Wallonie n’ayant pas oublié la tentative avortée de Bouchez de diviser le camp socialiste en promettant monts et merveilles au néophyte du sp.A Connor Rousseau tout en caressant le rêve, au travers de la formation Arizona, d’envoyer pour 5 années supplémentaires le PS sur la touche.
Il serait pour autant futile de croire que dans ce glouton régime de particratie, les dés soient déjà jetés. Tout le monde se tenant par la barbichette et souhaitant en permanence aller à la bonne soupe, on imagine qu’une fois encore, le MR soit capable de renier ses convictions – mais lui en reste-t-il ? – pour accrocher le wagon et continuer vaille que vaille son petit manège consistant, selon la bonne vieille recette socialiste, à s’arrimer coûte que coûte au pouvoir, chemin le plus direct pour s’octroyer maroquins, mandats et influence.
L’Objecteur Médiatique